René Girard, de l’Académie française : sa vision de l’Europe
Ecologie, religion, rayonnement culturel : René Girard, premier titulaire de la Chaire du Collège des Bernardins, livre ses réflexions sur l’Europe d’aujourd’hui dans un entretien avec Benoît Chantre, président de l’Association pour les Recherches Mimétiques (A.R.M). Il insiste notamment, lui qui enseigne aux Etats-Unis, sur la vision que les Américains ont de l’Europe.
René Girard, philosophe français, professeur émérite de l’Université de Stanford et membre de l’Académie française depuis 2005, quittait sa Chaire du Collège des Bernardins en octobre 2009. A cette occasion, le Collège des Bernardins organisait le 30 et 31 novembre 2009, un colloque international sur la relation franco-allemande de 1945 à nos jours en partenariat avec la Fondation Adenauer, l’association Confrontations Europe et la Fondation Robert Schumann.
_ Dans le haut cadre de la pensée qu’est le Collège des Bernardins, à Paris (créé selon les voeux du Cardinal Lustiger, de l'Académie française) historiens, scientifiques, philosophes, théologiens ont eu à cœur de livrer leurs observations autour de thématiques allant de l’économie à l’écologie en passant par l’art. En guise de clôture de ce colloque, le samedi après-midi était consacré à une conférence-dialogue avec René Girard. En évoquant les relations franco-allemandes, René Girard a également parlé de l’Europe et de sa place dans le monde d’aujourd’hui.
L’extrait que nous vous proposons se compose d’un entretien entre Benoît Chantre, président de l’Association pour les Recherches Mimétiques (A.R.M) et René Girard. Ce dernier livre la vision qu’ont les Américains de l’Europe. Une vision qu’il connaît bien pour avoir enseigné dès 1957, dans le Maryland à l’université John Hopkins durant onze ans, puis à l’université de Stanford en Californie, où il vit toujours.
« L’Europe est en train de se retirer de l’histoire», c’est l’impression qu’a le philosophe, impression influencée par la presse, l’opinion et l’optimisme américain qui l’entourent. « Européen de vieille souche » comme il se définit, René Girard regrette également le manque d’implication financière de l’Europe en matière de recherche pour l’environnement. Il nous fait part de son pessimisme sur la « course à l’abîme de la planète terre » et prévient que ce n’est pas seulement un problème européen, mais aussi un problème mondial. Interrogé sur la place de la religion ou encore des problèmes démographiques de l’Europe, l’Académicien fait tout de même part d’un certain optimiste : « Même si elle est devenue beaucoup moins importante sur le plan du pouvoir, l’Europe unie reste une puissance extraordinaire sur le plan des réserves de savoirs. »
En savoir plus :
- http://www.collegedesbernardins.fr/index.php/rencontres-a-debats/colloques/colloques-2008-09-archives/la-relation-franco-allemande-autour-d-achever-clausewitz/colloque--la-relation-franco-allemande-participants.html>
- Retrouvez René Girard dans d'autres émissions sur Canal Académie
http://www.collegedesbernardins.fr/index.php/agenda/day/201003.html>
- Les différentes conférences de ce colloque se sont articulées autour du livre de René Girard, Achever Clausewitz, publié en 2007. Nous vous invitons à consulter l’émission consacrée à cet ouvrage dans lequel l’auteur propose une relecture du traité De la guerre du théoricien Prusse, Karl Von Clausewitz (1780-1831).
- Achever Clausewitz