Jean-Marie Lehn, une passion entre science et musique
Chimiste de renom, Jean-Marie Lehn est également passionné de musique. Lui-même pianiste, il place Bartok et Beethoven en tête des plus grands compositeurs.
Entre musique et carrière scientifique, Jean-Marie Lehn nous livre son parcours.
Les travaux de Jean-Marie Lehn ont mené progressivement à la définition d'un nouveau domaine de la chimie, qu'il a proposé d'appeler «chimie supra moléculaire» parce qu'elle s'intéresse aux entités complexes formées par l'association de deux ou plusieurs espèces chimiques liées entre elles par des forces intermoléculaires (alors que la chimie moléculaire étudie les propriétés des entrées construites à partir d'atomes liés par des forces covalentes).
A partir de la reconnaissance moléculaire, ses recherches se sont élargies en englobant la catalyse et les processus de transport supra moléculaires. Elles se sont aussi étendues à la conception de composants moléculaires comme bases de l'électronique et de la photonique moléculaires. Un autre axe de développement concerne la conception de systèmes "programmés" capables d'auto-organisation par assemblage spontané de composants adéquats en des architectures supra moléculaires bien déterminées.
En 1987, Jean-Marie Lehn reçoit avec Donald Cram et Charles Pederson, Le prix Nobel de Chimie qui couronne « leurs travaux sur l'élaboration et l'utilisation des molécules pouvant exercer avec une haute sélectivité une interaction spécifique de culture ».
Dix ans auparavant, il monte son propre laboratoire à Strasbourg dans lequel il est entouré actuellement d'une quinzaine de post doctorant, travaillant à connaître les origines de la vie.
Mais Jean-Marie Lehn est aussi passionné de musique. Elle alimente son imagination, lui donne une ouverture supplémentaire sur le monde. Comme son père jadis pianiste et organiste, il se mettra au piano à l'âge de six ans. Tout au long de son parcours, la musique l'accompagnera. Avec son prix Nobel, il s'offre un piano à queue.
Il est également un grand amateur d'opéras. Il aime les compositions tendues, tourmentées, passionnées.
Avec lui, nous vous proposons d'écouter au cours de cette émission un extrait de Tristan und Isolde de Richard Wagner : Liebstod « Mild und leise », avant de terminer par Don Juan de Mozart : « Don Giovanni, a cenar teco ».
Dans cette dernière partie, Jean-Marie Lehn se souvient de la mise en scène à l'opéra de Prague juste après la chute du mur de Berlin, où Don Juan, en enfer, croque la pomme du savoir ; une manière toute symbolique de clôturer l'émission.
En savoir plus :
- Jean-Marie Lehn, prix Nobel de Chimie
(en anglais)
- Jean-Marie Lehn, membre de l'Académie des sciences