"Histoire et politique"
"L’historien ne se trompe jamais ou du moins rarement ; l’homme politique se trompe souvent, en tout cas parfois. C’est la différence entre l’histoire, une science exacte, et la politique, un art incertain, […] L’historien ne se trompe pas car il est le prophète du passé. Il décrit les événements d’hier. […] Le politique, lui, fait l’histoire, se trouve confronté au présent et doit prévoir l’avenir. Quelle voie choisir ? S’il se trompe, outre les conséquences d’une mauvaise décision, l’erreur sera relevée par l’historien et transmise par ses soins à la postérité. Le politique peut-il l’accepter ?" a expliqué l’historien. Et de poursuive, comme en réponse à cette interrogation, en estimant que "le fait nouveau de la fin du XXe siècle, c’est la loi par laquelle le politique impose sa vérité à l’historien." Un constat que ce spécialiste de Napoléon a, outre les "lois mémorielles", étayé par "le bicentenaire de la naissance de Napoléon en 1969 se passe dans un relatif consensus, le parti communiste citant Marx qui voyait en Napoléon le destructeur de la féodalité", alors qu’il n’en est plus de même aujourd’hui, avec "le refus officiel en 2005 de célébrer Austerlitz, la disparition des programmes d’histoire… La raison ? Bonaparte a rétabli l’esclavage en 1802."
Cette séance a été enregistrée le 2 juin 2014. La séance est suivie des débats, contenu exclusif réservé au membres du Club Canal Académie.