« La Corse en France : 250 ans d’adhésion consentie »
À travers le cas de la Corse, composante singulière, mais à part entière, de la République, l’exposé entendait aussi interroger le rapport de la France avec ses périphéries. L’orateur a rappelé les grandes étapes de l’intégration de l’île dans la réalité française, depuis le traité de Versailles (15 mai 1768) à la suite duquel les Bourbons ont procédé à une acclimatation prudente, qui ménageait les particularités de l’île jusqu’aux 150 ans de « départementalisation paisible » qui ont fait suite aux sou-bresauts de la période révolutionnaire. Il n’a toutefois pas caché qu’au tournant des années 60, cette belle mécanique s’est grippée avec l’irruption du tourisme de masse, le contrecoup de la décolonisation et l’arrivée de nouvelles populations qui ont déstabilisé une société corse prenant conscience du retard de son développement. Un terreau fertile pour les revendiacations nationa-listes, auxquelles l’Etat a répondu par la concession de compétences élargies, au fil de quatre sta-tuts (1982, 1991, 2002 et 2015) dessinant, non sans hésitation, une véritable autonomie… Mais il reste, de part et d’autre, à « faire fonctionner ce système original et décentralisé » !