« L’opinion européenne et son baromètre »
Est-il pertinent de transposer l’opinion publique, réalité née dans un cadre national, au niveau européen ? Oui, a répondu l’orateur car dans la mesure où, l’Europe constitue un « espace politiquement ordonné », elle est naturellement propice à l’éclosion d’opinions communes sur les compétences prises en charge par l’Union européenne (comme l’euro) et plus généralement sur son avenir. Ainsi, en l’état actuel, la tendance marquante de l’opinion européenne est la progression continue dans les urnes de partis antisystèmes et eurocritiques, que devraient encore confirmer les élections de mai 2019 au Parlement européen. Ce serait pourtant faire erreur, selon Dominique Reynié, de l’interpréter de manière univoque, comme un regain nationaliste. Car les sondages montrent, dans le même temps, un attachement majoritaire au maintien dans l’Union européenne. Ainsi, les Européens aspireraient avant tout à une puissance publique capable dans les protéger dans le contexte anxiogène de la mondialisation, que ce soit au niveau des États comme de l’Union.