Préserver la forêt dans une "économie verte"

avec l’économiste Philippe Jurgensen

Comment un économiste analyse-t-il la situation de la forêt sur la planète ? Avec Philippe Jurgensen, auteur du livre l’Economie verte, survol des menaces mais aussi des efforts relatifs au couvert végétal. Certes, la déforestation est alarmante et les causes multiples, mais des programmes sont lancés pour la protection et la diversité biologique.

Émission proposée par : Hélène Renard
Référence : foc525
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Cette émission se propose de braquer notre projecteur sur la forêt, avec un spécialiste des questions économiques, Philippe Jurgensen, professeur d’économie à l’école des Sciences politiques de Paris, auteur d’un livre intitulé « l’économie verte » paru aux éditions Odile Jacob en février 2009.

Comment un économiste analyse-t-il la question de la forêt sur la planète ?
Avec lui, nous passons en revue l’état actuel, les menaces, les risques, mais aussi les efforts pour améliorer, les projets, les programmes… car des solutions existent, encore faut-il les appliquer et les développer.

On sait que la FAO juge la situation très préoccupante.



- les forêts sont en retrait (leur étendue a diminué de 20% depuis le début du XX è siècle), la déforestation progresse (au rythme de 1% tous les cinq ans). Chaque année, c'est l'équivalent de la superficie d'un pays comme le Portugal qui disparait. Cette regression concerne plus les pays en développement puisque l'on constate que la forêt gagne un peu de terrain dans les pays du nord.
- les massifs sont menacés (notamment les trois plus puissants massifs forestiers équatoriaux et tropicaux du monde : Amazonie, Congo, Indonésie, mais aussi Brésil,)

Les causes de cette déforestation sont multiples : réchauffement climatique, incendies, surexploitation, défrichage, habitudes locales.

Heureusement, les efforts pour reconstituer le couvert forestier existent aussi :
- la reforestation, la protection contre inondations et glissements de terrain, la réduction des gazs à effet de serre. Tous ces efforts se résument en deux axes majeurs : replanter ou protéger. C'est ainsi que l'on commence à établir des codes forestiers, à encourager des incitations économiques (mécanismes du marché), à combattre les abattages clandestins, à intéresser la population, à aider au dévelopement, à passer des accords entre professionnels.

Philippe Jurgensen énonce les plus importantes de ces mesures à l'aide de nombreux exemples.

Avec la forêt, se pose le souci de la diversité biologique, laquelle est aussi en recul : la diversité est moindre (pour le maïs par ex) ; par contre d’autres espèces végétales prolifèrent dangereusement (prolifération invasive).

Et Philippe Jurgensen d'énoncer trois bonnes raisons de protéger les forêts :
- elles sont le poumon de la planète.
- elles contribuent à la lutte contre l’effet de serre (la mort des forêts tropicales dégagent du CO2)
- elles constituent des réservoirs majeurs de la biodiversité.

Les actions sont possibles au niveau des Etats, des réserves et parcs naturels, par le financement des aires protégées, par l'organisation de trames vertes, tout en protégeant les populations locales. Déjà sont envisagés : un code international d’accès aux ressources naturelles, une convention sur la diversité biologique, des pépinières et banques de gènes, version moderne de l’arche de Noé, un label d’écocertification du bois et des produits forestiers, et plusieurs autres idées de développement durable.

Signalons que dans les annexes (il en présente 46 ! ) de son livre, Philippe Jurgensen énonce les coûts : coût d' un programme pour arrêter la déforestation (annexe 12), coût d'un programme international de protection des forêts (annexe 37).

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