L’oreille aux aguets : parties prenantes, culture d’entreprise, démunir et texturiser
Voici passés au crible les mots "parties prenantes", "culture d’entreprise", "démunir" et "texturiser" dans cette nouvelle petite conversation autour de la langue avec Jeanne Bordeau, de l’Institut de la qualité de l’expression et Olivier Desarthe, journaliste diplômé en didactique des langues. Preuve qu’il existe des expressions dont on use et parfois on abuse !
L’oreille aux aguets se poursuit. Bienvenue dans cette nouvelle conversation autour de la langue orchestrée par Jeanne Bordeau directrice et fondatrice de l’Institut de la Qualité de l’Expression et Olivier Desarthe journaliste diplômé de didactique des langues.
Dans cet opus, il est question de mots qui raisonnent au diapason d’une crise, crise de l’économie, crise du travail. Ainsi, notre périple convoque « les parties prenantes ». Avez-vous en effet remarqué que les médias usent et abusent de cette expression : il n’est pas une négociation, il n’est pas un accord sans que l’on mentionne ces fameuses « parties prenantes ». Qui sont-elles ? Incarnent-elles une autre appellation du « on » ?
La « culture d’entreprise » ou « les cultures d’entreprise » ?
Alors que « les parties prenantes » gagnent du terrain sur le champ lexical, voilà que les managers conjuguent au présent perpétuel la notion de « culture d’entreprise ». Jeanne Bordeau se livre donc à une radioscopie de ce credo censé fédérer les composantes de l’entreprise. Questions qui tombent à pic : Faut-il parler de « culture d’entreprise » ou « des cultures d’entreprise » ? Que renferme « la culture d’entreprise » ? La promesse de renouer un dialogue social mal mené ?
Après cette incursion dans le monde professionnel, nous tenterons une escale au pays des vocables qui reviennent ou qui naissent. Savez-vous par exemple que « démunir » revient au fil des discussions courantes, pour signifier à l’interlocuteur en face de vous que vous voudriez emprunter quelque chose ?
Et, pour conclure sur une naissance, sans couper les cheveux en quatre, nous nous pencherons sur ce barbarisme qui se nomme « texturiser ». Quel sens donner à ce « texturiser » ? Pour répondre, nous entrerons dans un salon de coiffure… Et, entre deux coups de ciseaux, nous découperons une parcelle d’explications !
Si un mot tintinnabule, si vous voulez agrémenter cet échange qui prend l’époque à « rebrousse plume », n’hésitez pas à nous joindre.
Ecoutez également les autres émissions de cette chronique:
Oliver Desarthe
L'Institut de la qualité de l'expression : http://www.institut-expression.com/ ou sur son blog http://blog.institut- expression.com
Découvrez ci-dessous quelques œuvres de Jeanne Bordeau qui, en « lexico-picturaliste », réalise et expose des « tableaux de mots » (collages, encre, papier sur carton) qui lui permettent d'observer et de « coaguler » l'actualité (CLIQUEZ pour agrandir).
De haut en bas :
Communication 2009 - Les Puces savantes ;
Société 2009 - Métamorphose ;
Langage 2010 - L'œil des mots .
Jeanne Bordeau est l'auteur du livre "Entreprises et marques Les nouveaux codes de langage" paru en septembre 2010 aux éditions Eyrolles.