Un nouveau regard sur Hermès Trismégiste et l’hermétisme
On a longtemps considéré que les textes épars produits pendant près de six cents ans, depuis le début de l’âge hellénistique jusqu’au troisième siècle de notre ère, sous le nom d’Hermès Trismé-giste constituaient une philosophie constellée de contradictions née de la rencontre tumultueuse entre les traditions grecques, égyptiennes et hébraïques. Dans un récent ouvrage (Hermès Trismé-giste. Paralipomènes Tome V, Les Belles Lettres, 2019) prolongeant, grâce à de nouvelles sources, notamment coptes et arméniennes, les travaux accomplis, dans les années 40 et 50, par son con-frère André-Jean Festugière, Jean-Pierre Mahé propose une interprétation différente : ces écrits n’exposeraient pas un système philosophique, mais une voie, c’est-à-dire une progression mentale, où les valeurs s’affirment et se transforment à chaque étape au fil d’une remontée vers l’intellect divin.