Un portrait mosaïque de Marguerite Yourcenar
Il y a 35 ans, Marguerite Yourcenar entrait sous la Coupole, devenant ainsi la première femme à siéger à l’Académie française. Tandis que certains se réjouissaient d’une nouvelle victoire des Modernes contre les Anciens, d’autres déploraient que soit distingué un écrivain jugé exagérément classique, voire « académique avant même son élection ». Tous s’égaraient, car, comme le démontre Henriette Levillain, professeur émérite à la Sorbonne dans un récent ouvrage (Yourcenar, carte d’identité, Editions Fayard), Marguerite Yourcenar était trop complexe, paradoxale et fière pour se laisser embrigader dans des coteries ou enfermer dans des étiquettes. A travers son « abécédaire biographique », c’est une Yourcenar inédite qui nous est révélée, tout à la fois, aristocratique et émancipée, humaniste et misanthrope, intransigeante et bienveillante, orgueilleuse et humble, irréligieuse et assoiffe de sacré, visionnaire et nostalgique…