Crise financière et matières premières : quels enjeux ?
La crise financière mondiale, la raréfaction et l’envolée des prix des matières premières, fossiles et alimentaires, font craindre un désastre prochain, tandis que des millions d’affamés ne jouissent pas du droit le plus fondamental, celui de se nourrir. Analyses et réflexions de Nicolas Bouzou, économiste, vice-président du Cercle Turgot.
_ Le « capitalisme du désastre » (selon l'expression de Naomi Klein) est-il en marche ? La crise financière mondiale, dont le pire est peut-être à venir, la raréfaction et l'envolée des prix des matières premières, fossiles et alimentaires, le laisserait supposer.
Voici, de sucroît, que le problème de la faim dans le monde surgit avec une acuité nouvelle au sommet de la FAO à Rome (juin 2008), avec l'envolée des prix de l'alimentation de base (blé, riz, maïs...) et la concurrence des choix de production, les biocarburants en sont l'illustration.
Des millions d'affamés supplient le monde développé de leur permettre d'accéder au droit humain le plus fondamental, celui de se nourrir et de vivre, alors que la certitude d'une nourriture durablement chère est dans toutes les prévisions.
Quelles conséquences sur les équilibres économiques et sociaux laissent présager les bouleversements structurels ? Sur l'économie « réelle », en termes de croissance, de capacité à réformer et de création de valeur ?
La France et l'Europe ont-elles la capacité de tirer leur épingle du jeu ?
L'ère d'un « engagement du privé » a-t-elle sonné pour la régulation et la gouvernance mondiale, pour l'assistance aux plus démunis à l'exemple de Bill Gates et de sa Fondation ?
Voici quelques éléments de réponse avec Nicolas Bouzou, économiste, président de Asterès (un cabinet qui met en place des outils d'analyse et de prévisions économiques) et vice-président du Cercle Turgot. Il reste malgré tout optimiste et considère que l'économie mondiale est « en très forte capacité de rebond », et que la France en profitera « au moins un peu »...
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