Qui est riche ?
Avez-vous le profil-type du riche ? Philippe Villemus dans son livre "Qui est riche ?", se penche sur les nouveaux critères de la richesse en France à l’heure où le CREDOC indique que 60 % des classes moyennes pensent se rapprocher de la pauvreté et que le pouvoir d’achat focalise le débat politique et économique. Un ouvrage présenté par Jean-Louis Chambon.
Avec cette parution, l'auteur apporte un éclairage sans tabou sur ce sujet majeur de la richesse et de la pauvreté en France. Il rentre de plain pied dans l’actualité avec une analyse rigoureuse, scientifique et particulièrement claire qui s’appuie sur un vécu complémentaire d’universitaire et de « patron » d’entreprise.
Dans la culture française, rappelle-t-il, être qualifié de riche reste passablement péjoratif sans doute par l’héritage de son acception d’origine « de puissant » et de grande proximité avec la « noblesse ».
L’auteur montre que ces repères originaux sont totalement dépassés ; aussi propose-t-il une approche méthodologique révisée qui permet de distinguer les « plus riches » (20 % de la population), des « richissimes » (1 %) et en contre partie d’identifier les « pauvres » (20 % ?) et « tous les autres » c’est-à-dire les classes moyennes dont on comprend les états d’âme.
Ainsi posée l’analyse montre que la richesse résulte de deux forces, (contradictoires ?) la création et la répartition.
Etre riche c’est posséder à la fois des revenus et un patrimoine, c’est-à-dire des flux et des stocks, lesquels ont une valeur temporelle et opérationnelle variable.
La création de richesse a pour corollaire sa destruction (l’énergie fossile par exemple) et l’économie est une affaire de maximisation car les biens économiques sont rares. S’ils étaient illimités, il n’y aurait pas de pauvreté et la richesse serait infinie.
En France on commence à être « riche » avec 4 000 euros par mois pour un couple et pauvre avec un peu moins de 800 euros.
Le seuil de la richesse en patrimoine (où l’immobilier a une part considérable) commence à partir de 400 000 euros et l’ultra richesse au-delà de 1. 400 000 euros.
Le profil type du « riche » : entre 40 et 60 ans, francilien, diplômé, indépendant ou cadre, conjoint actif et disposant à la fois de revenus et de patrimoine.
En fait il en faut peu pour être riche mais de quelle richesse parle-t-on ? Quid de la richesse immatérielle, collective ou absolue ? Ceux qui n’entrent pas dans le profil type se consoleront (en lisant cet ouvrage) mais aussi par la conviction que la seule vraie richesse est celle du cœur.
Ou bien encore avec Woody Allen qui prétend « que la richesse vaut mieux que la pauvreté, ne serait-ce que pour des raisons financières ».
Une vérité qui dérange.
Philippe Villemus, Qui est riche ? éditions Eyrolles