« Saint-Pétersbourg »
Dominique Fernandez, de l’Académie française, a montré comment les écrivains russes ont façonné Saint-Pétersbourg comme une grande cité littéraire. Au XIXe siècle, les pionniers l’ancrent dans les imaginaires comme une ville bifrons. Ils dressent un hymne à l’œuvre de Pierre le Grand, aux palais flamboyants, à la Neva majestueuse. Mais Pouchkine dans Le Cavalier de bronze (1833),comme Gogol dans les Nouvelles de Pétersbourg (1843) et Dostoïevski, dans Crime et châtiment (1866) notamment, dénoncent une ville maudite et trompeuse, où règnent folie et révolte impuissante. Devenue Leningrad en 1917, la ville résiste héroïquement au siège des Allemands de 1941 à 1944. L’œuvre de la poétesse Anna Akhmatova, toute de douleur, de solitude et de dépouillement, transforme, par son destin tragique, l’image de la ville au XXe siècle.