2/5 Borodino : Comment transformer une défaite en moment fondateur
Le 7 septembre 1812, Napoléon pense enfin tenir sa bataille décisive après deux mois de dérobade. Nous sommes en pleine campagne de Russie. La Grande Armée se rapproche de Moscou et voilà que l’ennemi fait front près du village de Borodino. 200 000 hommes participent à ce combat d’une violence extrême. Les pertes sont énormes. Au terme de la journée, les Français ont remporté la victoire tactique mais le général Koutouzov s’enfuit dans la nuit avec ses troupes. Deux récits vont alors se former pour servir des intérêts opposés. C’est la victoire de la Moskowa pour les uns, ou la bataille de Borodino pour les autres. Cet épisode de notre série avec les officiers-stagiaires de l’École de Guerre montre comment les Russes ont transformé une retraite en un moment fondateur de leur histoire nationale. Nous sommes avec le chef de bataillon Baptiste Aubier et le commissaire en chef Alexandre Rogliano.
Carrhes, Borodino, Sebastopol, Jutland, Diên Biên Phu… La bataille n’est pas un événement anecdotique, cantonné dans son isolement temporel et géographique. Pour l’historien, elle concentre en une crise paroxystique des évolutions majeures sur le long terme. À l’heure où les états-majors envisagent le retour de la haute intensité, les officiers-stagiaires de l’École de Guerre ont travaillé sur ce sujet. Avec eux, nous allons plonger au cœur de la mêlée en revenant sur cinq batailles qui ont fait date.
Cette série est soutenue par Georges-Henri Soutou, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, conseiller pédagogique du directeur de l’École de Guerre. Elle a été préparée avec le colonel Faudais, directeur du département histoire, géopolitique et stratégie, et Isabelle Davion, maîtresse de conférences à La Sorbonne, tutrice du Comité histoire.