Fernando Sabsay, l’argentin aux mille talents
Un francophile de la première heure : c’est ainsi que l’on pourrait définir Fernando Sabsay, professeur à l’Université de Buenos Aires, décoré de la Légion d’honneur, grand admirateur du général De Gaulle, ami de nombreuses personnalités françaises, parmi lesquelles Raymond Aron.
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Dans cette émission de la série "Merveilleux francophiles argentins", Axel Maugey auteur d'un essai Les élites argentines et la France (Paris, Editions de l'Harmattan, 2004) évoque sa rencontre avec une des personnalités les plus brillantes et talentueuses de Buenos Aires : Fernando Sabsay.
Il n'est guère facile, dit Axel Maugey en introduisant cette émission, de résumer en quelques mots ou quelques lignes l'histoire de ce francophile de la première heure, de cet universitaire renommé à qui le gouvernement français a décerné la Légion d'honneur.
Membre de l'Académie historique argentine et de plusieurs autres académies, il a été, entre autres, vice-président du Comité argentin pour le bicentenaire de la Révolution française (en 1989) et président du Comité exécutif argentin pour la commémoration du centenaire de la naissance du général De Gaulle (en 1990).
Professeur à l'Université de Buenos Aires, Fernando Sabsay occupe également la chaire de l'Union européenne à l'Université de Belgrano.
Il n'hésite pas à me confier, raconte Axel Maugey dans cette émission, que sa seconde patrie, c'est la France. Il a rencontré de nombreuses personnalités politiques et intellectuelles de la scène parisienne : de Valery Giscard d'Estaing à Jacques Chirac en passant par un homme qu'il a adoré, Raymond Aron (élu le 25 novembre 1963 à l'Académie des sciences morales et politiques au fauteuil de Gaston Bachelard) sans oublier un certain Jean François-Poncet.
Fernando Sabsay n'hésite pas à dire que la France lui apparaît comme un phare, un pays clef dans l'évolution de l'humanité, un pays attirant qui a énormément apporté à l'Argentine.
Il considère que De Gaulle est le plus grand politicien du XX ème siècle. Il n'avait, confie-t-il à Axel Maugey avec un sourire évocateur qu'une seule maîtresse, la France. Il s'insurge que, pour des raisons exclusivement politiques, on ait donné le prix Nobel de littérature à Winston Churchill. De Gaulle le méritait bien plus.
Intarissable, Fernando Sabsay continue de raconter à Axel Maugey que, dans les années 1950, il n'y avait pas en Argentine de maison d'édition spécialisée dans le théâtre. Aussi décida-t-il d'en fonder une, en 1953. Il choisit de l'appeler LOSANGE, nom qui se comprenait à la fois en français et en espagnol. Enfin, il exprime son admiration pour l'oeuvre de Jean Giraudoux.