Rencontre avec les Alliances françaises du Brésil, seconde étape Belo Horizonte
Après une première halte à Rio de Janeiro où nous avons rendu visite à la Délégation générale de l’Alliance française au Brésil, nous pénétrons à l’intérieur du pays, à Belo Horizonte. Patrick Le Coustumer a reçu Krista Leuck dans ses bureaux.
BELO HORIZONTE - un nom qui brille comme des pépites. Les siècles passés en ont fait la cité des chercheurs d'or… Centre économique et industriel du pays, cette ville n’a été créée qu’il y a une centaine d’années pour faire face à une expansion démographique constante.
Belo Horizonte est la capitale de la province Minas Gerais – le pays des mines d’or et de fer. Située au sud-est du pays.
Un Etat d'une superficie supérieure à celle de la France. Etat extrêmement dynamique, où se développe une économie florissante en divers domaines qui vont des mines aux produits laitiers en passant par le textile.
Pour l’ancienne capitale du Minas Gerais, Ouro Preto, encastrée dans les montagnes, impossible de répondre à la démographie galopante de cette province. Les urbanistes ont donc investi une région aux vastes étendues pour y construire Belo Horizonte sur des schémas quadrillés aux larges avenues à l'image des grandes villes américaines, où les immeubles poussent vers le ciel.
C’est un pôle industriel très attractif et bien pourvu quant à la formation professionnelle avec des centres universitaires et de recherche. Le fameux architecte, Oscar Niemeyer, un enfant du pays, y a laissé sa trace. Plusieurs bâtiments publics portent sa signature.
Ville d'intellectuels et d'artistes également, attirés par la qualité de vie ; ils ont fait de Belo Horizonte un bouillonnant foyer de culture.
Ouro Preto
Initialement la ville pionnière, ancienne capitale du Minas Gerais, ville coloniale, baroque, classée par l’Unesco parmi les villes du patrimoine mondial. Fondée à la fin du XVIIe siècle, la ville d’Ouro Preto (« l’Or noir ») a été le point de convergence de la ruée vers l’or et le centre de « l’Âge d’or du Brésil » au XVIIIe siècle. Avec l’épuisement des mines d’or au XIXe siècle, l’influence d’Ouro Preto a décliné, mais beaucoup d’églises, de ponts et de fontaines subsistent qui témoignent de son ancienne prospérité et du talent exceptionnel du sculpteur baroque l’Aleijadinho.
La province de Minas Gerais offre bien d’autres villes historiques, Diamantina, Sabarà, Tiradentes, avec des édifices religieux exceptionnels faisant de cet état un des plus riches du Brésil sur le plan touristique.
Ecologie et développement
L’Etat de Minas Gerais est parmi les plus innovants au Brésil en matière d'écologie et de développement durable. Très conscient des problèmes écologiques, comme les perturbations dans les mines, il entreprend des actions exemplaires par ex. pour la préservation de l’eau. Plusieurs structures ont été créées, comme cette opération Porteurs d’eau afin de mobiliser la population autour de ce problème.
L’Alliance Française de Belo Horizonte
Elle existe depuis soixante cinq ans. Comme tous les établissements de ce réseau mondial, sa principale mission, également source financière, est l’enseignement du français qui va toujours de pair avec l’ouverture sur la culture française et francophone. L’Alliance française de Belo Horizone comptait environ 500 étudiants dans le passé. Aujourd’hui sous une nouvelle impulsion, le nombre des apprenants atteint près de 800 et le nombre des inscriptions va croissant chaque année. En Langue et Culture, divers cours sont dispensés : cours d’histoire de l’art, de conversation, approche de la création contemporaine, pour ne citer que ceux-là.
A l’initiative du Délégué général des Alliances françaises du Brésil à Rio ont été installés des laboratoires de phonétique, le SpeedLingua, dans les 39 établissements du pays. Un moyen très performant pour perfectionner la prononciation dans le passage d’une langue à l’autre.
Notre capacité à poétiser le monde, les espaces, les gens avec lesquels nous travaillons
Patrick Le Coustumer a réussi à faire de l’Alliance française de Belo Horizonte un véritable pôle artistique où s'organisent des manifestations qui attirent de plus en plus de Brésiliens. L'offre de cours est ainsi dynamisée par des rencontres culturelles, et une programmation artistique, dans et hors les murs, qui donne à voir la diversité et la richesse de la création francophone contemporaine.
Patrick Le Coustumer insiste particulièrement sur l’échange avec la culture de « l’autre. » La culture brésilienne et sud-américaine en particulier. Il a lancé d’intéressantes initiatives de partenariats avec une nouvelle structure à Belo Horizonte, Le « 104 », endroit très couru par la jeunesse de cette ville. Activité notamment marquée par trois grands évènements: une projection de « Home » de Yann Arthus-Bertrand, un spectacle de danse par le groupe Kabako, très apprécié, et une exposition proposée par une artiste plasticienne.
Cette passion de l'échange culturel conduit Patrick Le Coustumer à rappeler la célèbre performance de Joseph Beuys « I like America, America likes me », s’enfermant durant plusieurs jours avec un coyote, une tentative d'acculturation poussée à la limite, une expérience d’apprivoisement entre l’homme et l’animal. Un schéma qui selon lui donne à méditer sur la diversité des cultures… « Nous devons toujours être sur la pointe de la modernité pour susciter du désir. Les Alliances françaises poétisent le monde, un monde qui ne devrait cesser de s’humaniser. »
2009 L’année de la France au Brésil
L’année de la France au Brésil 2009, a bien sûr donné un formidable essor à la vitrine culturelle française. Paris et la France ont une attractivité particulière pour les Brésiliens.
À l’A.F. de Belo Horizonte on pouvait assister à des évènements fort diversifiés et originaux. Son actuel directeur en mentionne quelques uns comme des ateliers-débats sur la notion de la traduction ou sur les arts urbains avec atelier d’écriture Slam, concerts et concours. En danse contemporaine, les Studios Kabakos du Congo Kinshasa ont attiré un très grand nombre de spectateurs. Également sur la liste des manifestations, la chorale parisienne des Petits Chanteurs de St. Louis.
Patrick Le Coustumer est soucieux d'entretenir cet élan suscité par l’Année de la France au Brésil. Avec son comité local, il cherche constamment des moyens de sensibiliser le public : cellules d’ouvertures, démarches pédagogiques, toutes formes de rapprochement avec la culture française. « Il se passe toujours quelques chose à l’Alliance française de Belo Horizonte » conclut-il.
Caractéristique notable des Brésiliens, leur exigence intellectuelle. Patrick Le Coustumer a pu en faire le constat en maintes occasions au cours des échanges universitaires ou des rencontres culturelles. Une soif de connaissances qui ne se contente pas de réponses superficielles mais qui s'inscrit dans l'étonnante dynamique de ce pays.
Pour en savoir plus :
- Alliance française de Belo Horizonte, Minas Gerais : afbh@aliancafrancesabh.com.br