Passion-Passe-Temps : Pr Edgardo Carosella, correspondant de l’Académie des sciences
Lorsqu’il n’est pas à ses recherches le professeur Edgardo Carosella passe une bonne partie de son temps auprès des chevaux. Une évidence pour ce correspondant de l’Académie des sciences venu d’Argentine, où le cheval fait partie des paysages sauvages de la pampa. Il revient pour nous, non sans humour, sur sa passion qui le mène aujourd’hui à la pratique du dressage : un exercice qui demande patience, écoute et rigueur.
_ L’équitation, c’est une vieille histoire dans la famille Carosella. « Mes ancêtres italiens et espagnols étaient des militaires de la cavalerie et pratiquaient l’équitation. Mon grand-oncle remporta un grand prix au Chili en 1870 en présence de l’Infante Isabelle d’Espagne ! C’était la première fois qu’on sautait 1,50 mètre. L’Infante Isabelle l'avait récompensé d'un superbe cheval hispanique et d'une très belle montre. J’ai hérité de la montre, de la passion, mais pas du cheval ! »
Souvenirs d'Argentine
Edgardo Carosella se souvient de l'Argentine et des paysages de la pampa parcourue à cheval. « J’ai commencé à monter dès l’âge de 5 ans. C’était un grand plaisir de pouvoir monter en toute liberté dans les grands espaces, partir les après-midis, revenir le soir. Ce n’est pas seulement une promenade, c’est aussi une véritable communion avec son cheval. »
Avant de devenir hémato-immunologiste le professeur Carosella a été pendant quelque temps instituteur dans un foyer rural. « Un jour, j’ai amené mes élèves dans un bus pour une casse nature dans la pampa.
Un de mes élèves s'était perdu. Les pumas rôdant, il fallait que je récupère cet enfant rapidement. J’ai vu un cheval et je l’ai monté à cru. J'ai réussi à ramener l'enfant à ses parents. A partir de ce jour là, j’ai acquis une petite notoriété et un respect énorme dans la région et le nombre d’élèves a augmenté dans la classe ! Tout ça parce que je savais monter à cheval. »
Le cheval : un animal doué d'empathie
Aujourd’hui, le professeur Carosella fait du dressage, une pratique qui nécessite patience, écoute et rigueur « Le dressage nécessite plusieurs années de travail journalier. Chaque cheval a son caractère, il faut le respecter. S’il ne vous convient pas, il faut changer d’animal, mais il ne faut surtout pas le casser ».
Et lorsque la confiance est au rendez-vous, l'homme et sa monture forment un couple. « Une simple pression du cavalier devient une indication précise à son cheval, de même que la position de la colonne vertébral devient la continuité de celle de l'animal. Légèreté, douceur et fermeté sont les maîtres-mots du cavalier et du dresseur ».
L'équitation est un sport qui permet de dépasser son handicap. Il existe des cavaliers aveugles qui font du saut d'obstacle, à Paris à Bagatelle par exemple.
Un cheval un peu hâtif s'adapte automatiquement face à une personne aux moyens amoindris. Le contact est aussi très positif entre les chevaux et des enfants autistes.
« Enfin, je tiens à souligner que l'équitation n'est pas qu'une pratique élitiste du sport. L'univers de l'équitation représente pas moins de 50. 000 emplois en France : bourrelier, vétérinaire, dentiste, maréchal-ferrant, palefrenier, bottier... . »
Edgardo Carosella est correspondant de l’Académie des sciences, Hématologue, directeur de recherche au CEA et chef de service de recherches hémato-immunologie à l’hôpital Saint-Louis à Paris. Il est également vice-président du Centre d’étude du polymorphisme humain (CEPH).
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Edgardo Carosella, correspondant à l'Académie des sciences
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