Souvenirs de famille : Jean-Pierre Fouchy évoque son ancêtre Jean-Paul Fouchy, académicien des Lumières
Jean-Pierre Fouchy s’est intéressé à son lointain ancêtre et cousin, Jean-Paul Fouchy (1707-1788), de l’Académie des sciences, en relation avec tous les grands du XVIII e siècle. Durant son mandat de Secrétaire perpétuel, il a été amené à prononcer 65 éloges !
Jean-Pierre Fouchy confie à Canal Académie : "ce parent, oublié de l’Histoire, avait une vision du monde particulière, c'est ce qui m’a fortement intéressé et mis en route dans ce travail de rédaction qui se situe entre archives et fiction".
Jean-Pierre Fouchy évoque ce lointain cousin en compagnie de Virginia Crespeau:
«Tout le monde, dans ma famille, connaissait cet ancêtre : Jean-Paul Fouchy, académicien de 1731 à 1788 et Secrétaire perpétuel de 1744 à 1776, écrivit les éloges de soixante-cinq de ses collègues académiciens ; il fut en relation avec tous les grands personnages de son siècle, et en particulier avec tous ceux qui préparèrent les esprits à la Révolution.
Employé par Louis XV, puis par Louis XVI, il rédigea et lut avec une égale facilité, les éloges des académiciens de l’Ancien Régime qui étaient détestés par les modernes, mais aussi les éloges des modernes qui étaient ennemis du pouvoir qui finançait l’Académie…
Jean-Paul Fouchy devint Académicien car il calcula l’équation de temps moyen qui permet de réaliser les cadrans solaires ; il fut aussi à l’initiative du voyage vers l’équateur pour calculer la forme très exacte de la Terre, pressentant qu’elle n’est pas parfaitement ronde mais aplatie aux pôles.
Son père, Philippe Fouchy, graveur du Roi, avait une grande renommée ; il inventa pour Louis XIV, l’imprimerie moderne. Il donna aux lettres leurs formes actuelles ; il imagina les procédés pour graver avec précisions les poinçons, et inventa les encres durables.
Le fils, Jean-Paul Fouchy, donc lointain cousin de notre invité, né en 1707, perdit malheureusement son père alors qu’il n’avait que 7 ans, en 1714. Poète tout jeune, Jean-Paul vivait déjà, la tête dans les étoiles ; l’astronomie était en vogue à l’époque. Elle se développait rapidement pour permettre aux navigateurs de se rendre vers le nouveau monde, et de créer les nouvelles colonies. C’était une science très importante. Jean-Paul était bon en mathématiques, en musique, jouant de différents instruments et notamment de l’orgue ; toute sa vie, il a joua le dimanche, incognito, dans des églises de Paris. Il s’orienta finalement vers l’astronomie.
Le caractère de Jean-Paul convenait tout à fait à ses fonctions de Secrétaire perpétuel. S’il a été désigné par ses prédécesseurs Fontenelle et Mayran, comme Secrétaire perpétuel, c’est parce que fin diplomate, il avait un caractère doux, avenant, ne faisant jamais démonstration de sautes d’humeur mais toujours preuve d’une grande ouverture d’esprit.
Il faut se souvenir qu’au XVIII ème siècle, les scientifiques étaient vénérés, considérés comme de grands personnages de la vie publique ; ils étaient les invités de toutes les Cours européennes, en Prusse, en Russie, en Angleterre ; ils faisaient aussi le bonheur des salons parisiens.
Tous ces scientifiques n’étaient pas issus des mêmes milieux, certains étaient nobles, d’autres pas, certains avaient une fortune familiale, d’autres non ; certains étaient un peu plus littéraires que d’autres ; certains étaient des militaires, d’autres de véritables scientifiques, mathématiciens, astronomes, physiciens qui étudiaient les phénomènes, les choses de la nature ; d’autres étaient philosophes, réclamant plus de justice, plus d’égalité, moins de despotisme; certains étaient des membres honoraires, parce qu’étant maréchaux de France par exemple, à un certain âge, ils rejoignaient l’Académie pour une raison honorifique.
Ce XVIII e siècle était le Siècle des Lumières
Toutes ces personnalités du monde académique étaient fortes parce que reconnues, appréciées, rémunérées, par les Cours de France et d’Europe, à la hauteur de leurs compétences.
« De se faire valoir, plus que de valoir » était une expression fétiche de Jean-Paul Fouchy.
Accompagner, mener à bien ce petit monde complexe, secoué quelquefois par de fortes dissensions, était donc l’œuvre au noir de mon cousin, Jean-Paul, qui représenta l’Académie auprès du pouvoir. Les Diderot, les D’Alembert, qui œuvraient pour faire évoluer la société française, la société de l’Europe, étaient recrutés à grands frais par des despotes éclairés tels que le Roi de Prusse, la tzarine de Russie, pour développer, créer et présider les académies de Berlin, de St Petersbourg ; et Jean-Paul Fouchy, sage et diplomate qu’il était dans ses éloges, n’omettait cependant jamais de faire une petite remarque sur le fait que ces académiciens de grande valeur acceptaient souvent de percevoir de très belles rémunérations des mains de souverains qui ne défendaient en rien les idéaux dont eux étaient les ardents défenseurs…
En qualité et responsabilité de descendant de Jean-Paul Fouchy, ayant
découvert toutes sortes d’éléments très intéressants sur la vie de ce cousin du XVIII ème et sur les personnes qui le côtoyaient, j’ai pensé qu’il me fallait entreprendre la rédaction d’un livre à connotation historique ; c’est ainsi que « L’Eloge des Lumières » est né (mais non publié) ; dans cet ouvrage, je me plais à mêler des propos authentiques tenus par mon ancêtre et ses confrères Académiciens : Fontenelle, Crébillon, Buffon ; mieux encore : j’imagine qu’ils inventent un système pour voyager dans le temps qu’ils nomment « Le Triangle des Lumières », une merveilleuse invention pour une superbe aventure… Mais mon manuscrit n’est pas encore édité, je cherche un éditeur qui saura rendre à mon ancêtre Jean-Paul Fouchy, la reconnaissance qui lui a fait défaut jusqu’à aujourd’hui._
- Extrait de l'éloge de Fontenelle, en 1757, par Jean-Paul Fouchy, Secrétaire perpétuel de l'Académie royale des Sciences:
« Je voudrois ici pouvoir cacher que j'eus la témérité de fuccéder à de tels prédéceffeurs (Fontenelle et Mairan); mais j'ofai me flatter que mon zèle pour l'Académie, l'amitié dont ils m'honoroient l'un et l'autre ; la route qu'ils m'avoient tracée, et ma docilité à fuivre leurs conseils pouvoient me tenir lieu de talens, et que le Public voudroit bien ne pas exiger de moi d'atteindre à la perfection de mes modèles ; il fait trop bien qu'en tout genre il y a des hommes inimitables.»
Une Polka à Nice est le deuxième ouvrage de Jean-Pierre Fouchy aux Editions Incognito. S'intéressant à l’empreinte laissée par les Polonaises et des Polonais de la Côte d’Azur est tombée dans les oubliettes de l’Histoire. L’auteur-guide convie le lecteur à effectuer, avec lui et une touriste polonaise, une promenade en Côte d’Azur et ainsi découvrir l'empreinte laissée dans cette région par les Polonaises et les Polonais. Les visites de sites permettent, par associations d’idées, de rebondir de noms en noms et d’évoquer l’histoire commune aux deux pays. Les déambulations et divagations de l’auteur-guide et de la touriste polonaise donneront au lecteur l’envie de découvrir ou redécouvrir la Côte mais aussi d’approfondir ses connaissances...»
« Au cours de cette émission, Adrien Frasse-Sombet interprète la suite N° 1 BWV 1007 "Prélude" de J.S. Bach, ainsi que les Menuets 1 et 2 de J.S. Bach »
En savoir plus:
- Consultez la fiche de Jean-Paul Fouchy sur le site de l'Académie des sciences
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