Ronsard, poète d'amour (4/6)
Clerc et poète d’amour
Des Odes aux Sonnets pour Hélène, l’amour constitue la colonne vertébrale de l’œuvre de Ronsard. Cassandre, Marie, Sinope et Hélène sont les héroïnes d’une chronique amoureuse qui n’a sans doute que peu de rapports avec la vie réelle de Ronsard. À la Renaissance, le poète ne s’inspire guère de ce qu’il voit : il travaille à partir d’éléments prééxistants qu’il recompose à sa manière. Comme tous les auteurs de la période et d’après, Ronsard emprunte de nombreux motifs au poète italien Pétrarque, qui évoque dans le Canzoniere (1374) son amour malheureux pour l’inaccessible Laure, et le dépassement spirituel de son désir profane.
L’union de l’esprit et des sens
Si Ronsard est resté relativement fidèle au pétrarquisme, il l’a sans cesse détourné ou réinventé, lui insufflant une sensualité parfois très éloignée de l’esprit de Pétrarque. Ronsard chante l’amour sur tous les tons : mythologique, idéalisé, gaillard, spirituel, sensuel, érotique, métaphorique, endeuillé, mélancolique, satirique, burlesque même quand, vieillissant, il met dans la bouche de sa jeune maitresse quelque moquerie sur son « chef si grison ». Non sans humour ni ambiguïtés, la poésie de Ronsard embrasse une vision du monde où la beauté est manifestation de l’amour divin, et où le désir amoureux fait partie de l’harmonie du cosmos.
À l’occasion du 500e anniversaire de la naissance de Pierre de Ronsard, France Mémoire, la mission des commémorations nationales, vous propose une série en six épisodes pour entrer dans l'œuvre de cet étonnant poète de la Renaissance. La série, fruit d’une collaboration avec Luce Albert, maîtresse de conférences en littérature du XVIe siècle, est illustrée de poèmes interprétés par des étudiants de l’université d’Angers et accompagnés par l’ensemble de musique Doulce Mémoire.