Ronsard, un aristocrate poète (1/6)
À l’occasion du 500e anniversaire de la naissance de Pierre de Ronsard, France Mémoire, la mission des commémorations nationales, vous propose une série en six épisodes pour entrer dans l'œuvre de cet étonnant poète de la Renaissance. La série, fruit d’une collaboration avec Luce Albert, maîtresse de conférences en littérature du XVIe siècle, est illustrée de poèmes interprétés par des étudiants de l’université d’Angers et accompagnés par l’ensemble de musique Doulce Mémoire.
Une éducation humaniste
Ronsard est le fils cadet d’une famille de petite noblesse provinciale. Il passe les premières années de sa vie à La Possonnière, dans le Vendômois, non loin des demeures royales d’Amboise et de Blois. Son père, qui a servi en Italie, lui transmet le goût des arts et l’idée que les valeurs culturelles font partie du prestige social. À 16 ans, Ronsard accompagne le savant diplomate Lazare de Baïf en Alsace et en Allemagne. C’est lors de ce voyage qu’il rencontre Jean-Antoine de Baïf, son ami et futur membre de la Pléiade, ainsi que Jean Daurat, son maître admiré du collège de Coqueret, humaniste et brillant helléniste.
Un aristocrate poète
Une maladie contractée lors de ce voyage le rend à moitié sourd et lui ferme les portes de la carrière militaire. Qu’importe ! Ronsard est convaincu qu’un gentilhomme peut honorer son nom en servant les Muses, au même titre qu’à la tête d’une armée. Il choisit de devenir clerc, ce qui le voue au célibat, mais lui garantit un minimum de revenus et lui permet de se consacrer à la poésie. Entre 1550 et 1553, Ronsard se fait connaître à la cour d’Henri II par ses Odes imitées de Pindare et le recueil des Amours, qui renouvelle les codes de la poésie pétrarquiste. Il est rapidement reconnu comme le grand poète du nouveau règne.