Industrie et recherche : ensemble, vaincront-ils le cancer ?
Fondé en 1909, l’Institut Curie est devenu au fil du temps un établissement de référence dans la recherche contre le cancer. Leader dans le domaine de l’imagerie scientifique, l’Institut Curie vient de franchir une étape supplémentaire, en s’alliant avec le CNRS et Nikon, pour ouvrir le premier Nikon Imaging Center en France (le 7ème au monde), permettant, ainsi, de pousser encore plus loin l’étude en cancérologie et d’ouvrir la voie à de nouveaux espoirs.
_ Inauguré en décembre 2007 à l'Institut Curie, rue Lhomond à Paris, le Nikon Imaging Center devient ainsi la première plate-forme d'imagerie médicale de ce type dans l'hexagone. Il s'agit du 3ème centre en Europe, les deux premiers étant implantés dans les prestigieuses universités d'Oxford au Royaume-Uni et d'Heidelberg, en Allemagne.
Le professeur Claude Huriet, président de l'Institut Curie, a ainsi souligné lors de l'inauguration du centre que « cette plate-forme, réunissant parmi les meilleures compétences françaises, nourrit
l’espoir de découvertes importantes en cancérologie. Associer les techniques les plus performantes proposées par Nikon au savoir-faire et aux capacités de recherche reconnus de l’Institut Curie est la
matérialisation concrète d’un partenariat public-privé particulièrement prometteur ».
Loin de l'image grand public de fabricant d'appareils photos, Nikon a en effet toujours été avant-gardiste dans la construction d'instuments, notamment les premiers microscopes, dans la première moitié du XXème siècle.
Ce partenariat entre la recherche et l'industrie s'impose comme un axe de plus plus souvent privilégié. L'objectif: l'entreprise fournit le matériel, contribue au financement de la structure, et associe ainsi son nom à une recherche importante, consacrée priorité du gouvernement français. Les organismes de recherche, ainsi de l'Institut Curie et du CNRS, y voient, outre cette contribution financière, un véritable intérêt:
En utilisant ce matériel de pointe, les chercheurs peuvent constater les améliorations à apporter, considérer leurs besoins... Et les soumettre au constructeur de microscopes, et Nikon, pourra ainsi, au fur et à mesure des besoin, proposer un matériel adapté aux demandes des chercheurs.
L'un et l'autre, recherche et industrie, fonctionnent ainsi en vases communicants et mettent leurs forces en commun.
Le projet a été mis en oeuvre et programmé pour les cinq années à venir, date au-delà de laquelle un premier bilan, que l'on souhaite positif, sera établi.
Pour sa mise en place, le Nikon Imaging Center a nécessité un budget de 4 millions d'Euros, répartis entre les différents partenaires.
Daniel Louvard, qui dirige le centre de recherche de l'Institut Curie, a également souligné que "la réflexion sur les évolutions de la biologie et de la médecine, engagée à l'Institut Curie depuis plusieurs années, connaît une phase active de concrétisation. Cette plate-forme de pointe en imagerie prouve que les connaissances et le savoir-faire de ses équipes confèrent à l'Institut Curie une place d'expert dans le développement des innovations. En multipliant les échanges entre chercheurs et médecins, l'Institut Curie ouvre la voie de la recherche et des thérapies de demain. "
L'ouverture de ce Nikon Imaging Center suscite l'unanimité... " Ce partenariat exemplaire est un partenariat international, preuve de la capacité de la France à intégrer son dispositif de recherche dans le réseau mondial", a rappelé le directeur général du CNRS, Arnold Migus.
Cette plate-forme de 100m² a pour objectifs de favoriser la recherche biomédicale et de donner aux chercheurs accès aux technologies les plus avancées en imagerie cellulaire, de former de nouveaux utilisateurs et de permettre le développement d'innovations technologiques en imagerie.
Une nouvelle source d'espoir dans la recherche, toujours en mouvement, contre le cancer.
Solenne Robin a rencontré pour Canal Académie les principaux protagnistes de ce projet d'envergure:
Retrouvez les témoignages de Philippe Rideau, directeur commercial de Nikon France - Section Instruments et de Jean Salamero, directeur de recherche au CNRS, qui a co-dirigé la mise en place de cette plate-forme à l'Institut Curie , aux côtés de Jean-Baptiste Sibarita.
Exemple d'image obtenue grâce à un microscope à épifluorescence:
Dans ces cellules, le noyau apparaît en bleu et le marquage rouge correpond aux protéine d'ancrage qui assurent la cohésion des cellules dans les tissus.
Les chercheurs étudient ainsi les mécanismes par lesquels les cellules acquièrent la capacité de migrer, notamment, lors de la formation des métastases.
Pour en savoir davantage:
- Le site de l'Institut Curie
- Le site du Nikon Imaging Center