L’Institut de Paléontologie Humaine : l’ IPH a cent ans en 2010
Historien de la préhistoire, Arnaud Hurel rappelle ici l’esprit dans lequel le Prince Albert 1er de Monaco a fondé l’Institut de Paléontologie humaine. En 1910, il restait sans équivalent dans le monde. Dirigé aujourd’hui par Henry de Lumley, de l’Académie des sciences, il conserve tout son prestige en tant que centre de recherches et de formation.
L'Institut de Paléontologie humaine est dû à l'intuition créatrice du prince Albert 1er de Monaco dont la croyance dans le progrès de la science était indéfectible. On sait qu'il est également le fondateur de l'Institut océanographique de Paris et du musée d’anthropologie de Monaco.
L'idée directrice du Prince était de créer un cadre propice au travail sur le long terme et à la formation de nouvelles générations de préhistoriens. L'abbé Breuil (1877-1961) de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, préhistorien fameux et Marcellin Boule (1861-1942) eb furent les principaux artisans.
Comme le souligne Arnaud Hurel «l'I.P.H. rompt avec les lieux traditionnels d'expression des sciences préhistoriques en France» et, en rappelant le contexte de cette recherche dans les années 1908-1910, il montre combien ce centre de recherches jouit d'une grande réputation.
Il ne faut oublier qu'à l'époque (1905 n'est pas loin), la science et la religion se trouvent encore face à face, dans un débat, pour ne pas dire un combat, entre matérialisme et spiritualisme. Laisser la préhistoire aux mains d'un abbé, fût-il l'abbé Breuil pour ne citer que lui, mais d'autres abbés tenaient la préhistoire en mains, n'était pas sans poser question ! Aussi l'Institut a-t-il suscité, dès sa création, des adhésions et des détracteurs !
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