Slam&Cie : « Grandes bouches, petites oreilles »
L’association Slam &Cie, créée en 2006 et soutenue par la Fondation HSBC pour l’Education, mène depuis quelques années une campagne de démocratisation du Slam. Un de ses derniers projets vise justement à initier des enfants de maternelle et de primaire aux joies de cette « poésie rebelle ». Anne Cheneau et ses acolytes présentent leur association au micro de Canal Académie, invités par Virginia Crespeau.
_ À la fin de cet article, découvrez le nouveau film réalisé par l’équipe de tournage de Canal Académie.
Le Slam (« claquer, gifler » en anglais) est un mouvement artistique, culturel et social, né au États-Unis dans les années 80, sous l'influence de Marc Smith qui souhaitait « faire descendre la poésie dans la rue et ouvrir un nouvel espace de parole ». Les scènes de Slam prennent la forme de joutes oratoires et poétiques, sans musique, rythmées uniquement par la scansion des vers.
Popularisé en France à partir des années 1990 avec le film Slam de Marc Lévin (caméra d’or au festival de Cannes en 1998), la pratique s'est démocratisée et a envahi les cafés parisiens au son du slogan : « un texte dit : un verre offert ».
Passionnée par cette poésie nouvelle, Anne Cheneau, plus connue dans le milieu du Slam sous le « blase » d'Ella Dilafé, a créé en 2006 l'association Slam&Cie, afin de promouvoir son art mais surtout de partager. En effet ce qui caractérise le Slam c'est « le plaisir des mots, le plaisir de communiquer, de le partager ». Et au grand étonnement d'Anne/Ella, la première à avoir partagé son enthousiasme fut sa fille, « Fleurette » pour les initiés. La surprise a été d'autant plus grande que tous ses petits camarades de maternelle étaient eux aussi atteints par la fièvre slameuse. Alors, devant l'absence de scène Slam pour enfants, notre maman slammaster a décidé d'en créer une avec son association. Une initiative qui a été rendue possible grâce au soutien, notamment de la Fondation HSBC pour l'Éducation.
Très vite le projet « Grandes bouches petites oreilles » a su séduire les enfants comme les parents, un public peu objectif mais des plus fervents. Elizabeth Loisance, professeur des écoles, a eu le plaisir d'accueillir ce programme peu académique au sein de sa classe de CP. En une dizaine d'ateliers d'écriture, les plumes et les langues des écoliers (se faisant maintenant appeler par leurs « blases ») se sont déliées, y compris celles des plus timides. Une prouesse dont peut se glorifier l'équipe encadrante composée de slameurs aguerris, telle Nicole Fernandez, alias « Mouti », une mamie gâteau et slameuse, ou encore « Tortue Tordue », mais vous pouvez l'appeler Melenne d'Orville.
Au terme de ces séances nos jeunes artistes se sont retrouvés devant un public composé de 200 personnes, un exploit dont peu d'adultes sont capables. Confiant leurs états d'âme sur scène, ils ont surtout eu la joie de voir aboutir un travail grâce auquel ils ont découvert la musicalité de la langue française.
Retrouverons-nous ces slameurs en herbe dans quelques années, sur des scènes moins enfantines ? Qui sait ? Mais gageons que l'association Slam&Cie aura su leur transmettre durablement l'amour des mots et de l'échange.
Marine de Bazelaire Directrice Développement Durable HSBC France, Déléguée de la Fondation HSBC pour l'Education, évoque et explique ce soutien :
« La Fondation HSBC pour l’Education a été créée en 2005, au moment où le groupe en France adoptait la marque HSBC. Le groupe où qu’il soit dans le monde soutient des actions dans le domaine de l'éducation pour favoriser plus d’équité.
L'éducation est un vrai facteur de paix, un réel facteur de stabilité de tout pays.
Cette notion est essentielle pour HSBC dont le slogan publicitaire fétiche est : "Votre banque partout dans le monde ".
Pourquoi HSBC choisit-elle de soutenir l’éducation auprès d'enfants de milieux défavorisés ? Parce que l'on considère que si l'on doit participer à un monde plus stable, les réformes doivent s'envisager de façon prioritaire avec les générations montantes.
En France, on a choisi un angle particulier qui est la culture, ce n’est pas le cas dans les autres pays. On est ici, dans un profil d’éducation original par rapport à beaucoup d’autres pays dans lesquels on est implanté, car l’éducation y est gratuite.
Néanmoins, on sait qu’il existe de vrais écarts, la fracture sociale en France
perdure, et même s’accentue.
En 2005, lorsqu' on a choisi de nous positionner dans la défense de la culture, c’était essentiellement par affinité du groupe HSBC avec ce domaine ; nous remettions alors un prix HSBC pour la photographie - nous soutenons en effet, de jeunes photographes talentueux depuis une quinzaine d’années - et de ce fait, nous avons souhaité, faire le lien entre les deux, par le biais de l’éducation.
Aujourd'hui, six ans plus tard, on se rend compte que plus qu’une affinité, la culture est un vrai moyen de raccrocher les jeunes à l’éducation. C’est vraiment l’innovation pédagogique, que le projet de notre Fondation s'est donnée pour objectif. Slam&Cie en est une expression, je dirais vivante. Nous souhaitons évidemment continuer à soutenir des projets comme celui-là mais aussi porter notre voix à l’extérieur, plus fort, pour que l’Education nationale, les institutions s’emparent de ce type de projet, se disent que c’est réellement un moyen de lutter contre la fracture sociale et de raccrocher les élèves à l’éducation. »
En savoir plus :
- Visitez le site de l'association Slam&Cie.
- Et redécouvrez nos émissions->http://www.canalacademie.com/idm1559-+-HSBC-+.html?var_recherche=HSBC] réalisées en partenariat avec [la Fondation HSBC pour l'éducation.