La Serbie au cœur de la Grande Guerre
Éclipsée par la relation conflictuelle franco-allemande, l’histoire de la Serbie est pourtant indispensable à la compréhension de la fin du XIXe et surtout du XXe siècle. Inscrite dans le développement des nationalités mais aussi des nationalismes, la Serbie s’impose peu à peu dans le jeu géopolitique européen. Frédéric Le Moal lève le voile sur cette page d’histoire méconnue.
Nous connaissons tous les conséquences du 28 juin 1914, jour de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche, héritier de la double couronne d’Autriche-Hongrie. Nous savons ce que cet événement a provoqué dans l’histoire et dans le déclenchement de ce qui fut appelé à l’époque la Grande Guerre, qui deviendra bien plus tard la Première Guerre mondiale.
L’attentat de Sarajevo est ainsi associé aux origines proches et même immédiates du conflit. Dans sa magistrale Histoire des relations internationales, Pierre Renouvin écrivait en 1972 :
« Le conflit n’est survenu qu’à l’heure où se sont heurtés violemment les dessins politiques : souci de sauvegarder la sécurité, ou désir de puissance. Sans doute, dans ces desseins mêmes, les intérêts économiques pouvaient-ils avoir une place car les gouvernements et les peuples n’ignoraient pas les avantages matériels que leur vaudrait un succès. Mais ce n’est pas ce calcul qui a guidé leur résignation ou leur choix. L’impulsion efficace a été celui du sentiment national et des mouvements de passion. »
Pour illustrer ces sentiments nationaux et ces passions, l'émission « Un jour dans l'Histoire » est consacrée à un destin, celui de la Serbie, pays au cœur du conflit puisque son existence même fut mise en jeu dans un réseau d'alliances qui présida à la grande conflagration. L'invité Frédéric Le Moal, spécialiste de l'histoire des Balkans et des influences européennes dans la région, est aussi l'auteur d'un livre intitulé La Serbie, du martyre à la victoire (14-18 Éditions) dans lequel il présente à la fois l'histoire nationale mais aussi le rôle au sein du concert européen de cette jeune nation.
L'auteur
Né en 1972, Frédéric Le Moal est docteur en histoire contemporaine de l'Université Paris IV Sorbonne. Spécialisé dans l'étude des relations internationales, il a achevé une thèse de doctorat sur « Les rapports entre la France et l’Italie dans les Balkans ; deux alliés face au problème yougoslave 1914-1919 » sous la direction du professeur G.-H. Soutou, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques. Elle a été publiée en 2006 chez L'Harmattan et a reçu le prix du Mémorial du Front d'Orient l'année suivante.
Il enseigne actuellement au lycée militaire de Saint-Cyr, au CESAT (Collège de l’enseignement supérieur de l’armée de terre), à l'Institut Catholique de Paris et à l'Institut Albert le Grand. Il est aussi l'auteur de La Serbie, du martyre à la victoire (1914-1918), Éditions 14-18.