« Le Passé d’une illusion » de François Furet
Le colloque pluridisciplinaire consacré à l’œuvre majeure de François Furet, "Le Passé d’une illusion" a été organisé en 2008 par le philosophe Pierre Statius et et l’historien Christophe Maillard. Invités de Christophe Dickès, ils présentent au cours de cette émission, la publication des actes de ce colloque, soulignant ainsi tout l’apport intellectuel de François Furet.
A propos de François Furet, le philosophe Daniel Bensaïd écrivait de manière très ironique : « Il y a quelques années, François Furet, à qui l’on demandait quelle était l’actualité de Marx, répondit péremptoirement : « A peu près nulle, il me semble » et le commentateur d’ajouter : « Cinq ans plus tard, que reste-t-il de Furet ? ». Cette réplique ne fut paradoxalement qu’un exemple du choc intellectuel que constitua l’ouvrage Le Passé d’une illusion. On comprend en effet ses détracteurs classés à gauche ou à l’extrême gauche, rien que dans l’évocation du titre : « le passé » renvoie bien à ce qui est révolu ; "l’illusion" à une perception fausse, aux apparences trompeuses et à un jugement erroné. Or Le passé d’une illusion fut tout sauf un pamphlet : monument d’analyse politique, il marque sans aucun doute l’histoire intellectuelle de la France de la seconde moitié du XXe siècle : avec plus de huit cents pages en édition de poche, récemment réédité dans la collection Bouquins des éditions Robert Laffont, Le passé d’une illusion constitue une analyse approfondie des raisons de l’emprise qu’a eue sur les esprits l’idée du communisme.
En 2008, Pierre Statius et Christophe Maillard ont organisé un colloque autour de cette œuvre. Les actes viennent d’en être publiés aux éditions du Cerf sous le titre : François Furet, Révolution française, Grande guerre, Communisme.
Présentation de l'éditeur.
Publié en 1995, le livre de François Furet, Le Passé d'une illusion, consacré à l'idée communiste au XXe siècle, a marqué le premier moment de réévaluation complète de l'expérience communiste, après la chute du mur de Berlin puis l'effondrement de l'URSS et du système communiste mondial. Quinze ans après, les quinze auteurs de cet ouvrage reviennent sur l'interprétation générale de l'historien de la Révolution française. Ils s'interrogent sur l'importance du modèle révolutionnaire français dans la révolution bolchevique, sur le rôle matriciel de la Première Guerre mondiale dans l'émergence du phénomène totalitaire, sur la place centrale du stalinisme dans la réflexion de François Furet et sur le parallélisme entre nazisme et communisme — avec un texte de l'historien allemand Ernst Nolte, qui avait entretenu une correspondance sur ce thème avec Furet. L'ouvrage aborde également l'œuvre de François Furet du point de vue de la philosophie politique, envisageant successivement la lecture par Furet d'Alexis de Tocqueville, de Karl Marx et de Raymond Aron, et cherchant à situer sa pensée dans le « tocquevillisme français ». Enfin, sur le terrain de l'action politique et du commentaire politique, l'ouvrage cherche à comprendre le « libéralisme mélancolique » de François Furet, selon l'expression de Pierre Hassner.
Les intervenants du colloque: Jean-Pierre Chevènement - Stéphane Courtois - Éric Dubreucq - Romain Ducoulombier - Jean-Vincent Holeindre - Stéphanie Krapoth - Christophe Maillard - Ernst Nolte - Jean-Louis Panné - Danièle Pingué - Pierre Rigoulot - Pierre Statius - Sophie Statius - Hervé Touboul - Carole Widmaier.
François Furet (1927-1997) est né à Paris en 1927. Après des études supérieures de lettres et de droit à la Faculté des Lettres et à la Faculté de Droit de Paris, il est reçu à l'agrégation d'histoire en 1954. Professeur de lycée, journaliste à France-Observateur, puis au Nouvel-Observateur, François Furet fera l'essentiel de sa carrière à l'École des Hautes Études en Sciences sociales où il entre en 1960, et dont il sera Président entre 1977 et 1985. Il a consacré l'essentiel de ses travaux à l'histoire de la Révolution française.
François Furet est docteur honoris causa des Universités de Tel Aviv et Harvard. Il est membre de l'American Academy of Arts and Sciences, de l'American Philosophical Society.
Il a été élu à l'Académie française, le 20 mars 1997, au fauteuil de Michel Debré (1er fauteuil). Il est décédé avant d'être reçu, le 12 juillet 1997.
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