L’empereur aztèque Montezuma (1467 ?-1520)

ou la fin d’un empire
Avec Christophe Dickès
journaliste

Qui fut le dernier souverain de l’empire aztèque ? Dans la série de portraits consacrés à "La découverte du Nouveau Monde", journaliste au Figaro Hors-Série partenaire de Canal Académie, présente ici le dernier empereur aztèque Montezuma.

Émission proposée par : Christophe Dickès
Référence : hist242
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Montezuma (dit aussi Moctuzema II), le dernier souverain de l'empire aztèque, est certainement le personnage historique le plus fascinant de l'Amérique précolombienne. Monté sur le trône en 1502, il entreprend une série de réformes audacieuses pour bâtir un État structuré. Mais avant même que ses efforts ne portent tous leurs fruits, il doit affronter des envahisseurs venus d'un autre monde. Il mourrut à temps -tué ou suicidé- pour ne pas assister à la destruction de Mexico et à la fin de la civilisation aztèque.

Comment son puissant empire a-t-il succombé devant une poignée d'Espagnols ? Les historiens, influencés par la " vision des vaincus ", ont souvent incriminé ses terreurs superstitieuses et sa passivité, sans voir que les chroniqueurs indiens avaient systématiquement déformé les faits pour désigner Montezuma comme le grand responsable du cataclysme.

Il est certain que l'empereur crut reconnaître en Cortez le dieu Serpent à Plumes, dont les mythes annonçaient le retour pour mettre fin à l'ère aztèque. Il fut frappé aussi par d'inquiétantes similitudes entre les envahisseurs étrangers et les Aztèques à leurs débuts. Mais cela ne l'empêcha pas de résister et d'utiliser toutes sortes de pièges suggérés par les mythes pour détruire les intrus et sauver son empire. En vain. Fait prisonnier, il espérait encore sauvegarder l'essentiel en partageant le pouvoir avec Cortez et en collaborant avec les envahisseurs. Une série d'erreurs espagnoles mit très vite un terme à ses illusions: « Moctezuma était prisonnier de ses mythes. Du mythe des ères et des Soleils qui déclinent, de l’alternance de Tezcatlipoca et Quetzalcoatl. Ce Quetzalcoatl dont on avait raccourci l’ère en le chassant, qu’on avait remplacé par Huitzilopochtli, et qui à présent revenait reprendre sa place. Du mythe des Mexicas errants ensuite, nouveaux venus pauvres mais vaillants, en route vers une Terre promise où ils vaincraient les autochtones décadents et finiraient par être absorbés par eux. Les Espagnols étaient les nouveaux venus de l’ère nouvelle. (…) Moctezuma fut victime de ses mythes. Mais qui ne l’aurait été, alors qu’ils serraient de si près la rélaité de la vie et de l’histoire ? »

(Extrait de la 4è de couverture et du livre de M. Graulich).

Bibliographie
- Montezuma, de Michel Graulich, Editions Fayard, 1994.
M. Graulich est un des meilleurs spécialistes des religions du Mexique ancien; il a été directeur d’études à L'Ecole pratique des Hautes Etudes, section des sciences religieuses.

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