Monseigneur Darboy, archevêque de Paris, entre Pie IX et Napoléon III.
Archevêque de Paris sous le Second Empire, le nom de Monseigneur Darboy est généralement associé aux jours sombres de la Commune puisqu’il meurt sous les balles d’un peloton d’exécution, accompagné de plusieurs religieux. Dans une biographie, l’historien Jacques-Olivier Boudon nous présente un personnage dont l’image ne saurait se limiter à cette mort tragique.
Né dans les derniers jours du Premier Empire, Georges Darboy fait partie des grandes figures religieuses qui sut s'imposer au cours d'un siècle marqué par la jeunesse de ses cadres, renouvelés après le couperet de la Révolution française. Ce serait néanmoins une erreur de placer le personnage à droite de l'échiquier ecclésiastique. Au contraire, le nom de Monseigneur Darboy est associé au néo-gallicanisme et apparaît même, par certains aspects, comme un précurseur des idées qui s'imposeront au moment du Concile Vatican II. D’une spiritualité janséniste, il mène sa barque jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir travaillant de concert avec l'Empereur Napoléon III après un bref engagement républicain. Mais Monseigneur Darboy faisait partie d’une minorité qui échoue dans sa lutte face aux intransigeants, artisans de l’infaillibilité pontificale.
Le paradoxe réside dans son martyre, victime de l'extrémisme révolutionnaire. Il meurt sous les balles de la Commune en prononçant ces quelques mots: « Et pourtant, j’ai aimé la liberté ». Son martyre pose à plusieurs reprises la question de sa béatification, ceci dès 1922. Mais la cause ne put aboutir pour des raisons essentiellement politiques.
Jacques-Olivier Boudon, dans une biographie consacrée à Mgr Darboy parue aux éditions du Cerf, présente au cours de cette émission, cette figure du XIXe siècle.
L'auteur
Jacques-Olivier Boudon, ancien élève de l’École normale supérieure, est professeur d’Histoire de la Révolution et de l’Empire à l’université de Paris-Sorbonne et président de l’Institut Napoléon. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, parmi lesquels Napoléon et les cultes (Fayard, 2002), La France et l’Europe de Napoléon (2006), L'Épiscopat français à l'époque concordataire et Paris Capitale religieuse sous le Second Empire, parus aux éditions du Cerf. Ces deux derniers ouvrages ont été couronnés par l'Académie des Sciences morales et politiques.
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