Tocqueville : démocratie, citoyenneté et religion
Agnès Antoine a reçu le prix Gegner remis par l’Académie des sciences morales et politiques pour son ouvrage ’’L’impensé de la démocratie’’ (Fayard, 2003). Elle présente la pensée novatrice de Tocqueville, chantre de la démocratie, alors naissante Outre-Atlantique. L’auteure dresse le portrait d’un véritable précurseur, marqué plus qu’on ne le pense par la question religieuse.
_ Agnès Antoine, lauréat du prix Gegner 2004, présente ici la pensée de Tocqueville, si novateur en son temps, et dont les idées d'alors sont encore si actuelles de nos jours.
Alexis de Tocqueville découvre les Etats-Unis très jeune: il n'a que 26 ans lorsqu'il se rend pour la première fois Outre-Atlantique, en 1831. Mais déjà, frappé par la découverte de la "démocratie" naissante, il publiera à son retour " De la démocratie en Amérique," un ouvrage majeur, encore si contemporain aujourd'hui.
Il s'intéresse - et prône - la démocratie en ce qu'elle implique une égalité des conditions, mais il s'arrête également sur les risques et failles d'une société démocratique. Agnès Antoine souligne ici à plusieurs reprise le côté visionnaire de sa démarche, pourtant parfois tenue pour trop moderne à l'époque.
Selon Tocqueville, les institutions démocratiques sont une forme d'organisation sociale avant d'être une forme d'organisation politique. Et cette forme est déterminante quant à la manière dont l'être humain se comporte. Tocqueville prône la suppression de toute forme de classification entre les hommes.
Tocqueville publiera plus tard un second volet à son ouvrage, qui s'intéressera cette fois exclusivement à l'essence de la démocratie, élargissant désormais sa réflexion sur le cas américain.
Parmi les pièges à éviter dans une société démocratique, Agnès Antoine évoque le problème d'une méfiance exagérée des uns vis à vis des autres, un individualisme trop prégnant, et ce que Tocqueville qualifiait de "rationalisme démocratique."
Et la religion, serait-elle antinomique à la notion de démocratie? Pour Tocqueville, il n'en est rien, et nous découvrons ici ses arguments. Il encourage cependant déjà une forte séparation entre pouvoir et religion.
Si Agnès Antoine fait une analogie entre les idées de Portalis et celles de Tocqueville, elle l'élève aussi commme digne continuateur des principes développés par Pascal.
Présentation de l'éditeur :
«Où va la démocratie si nous sommes indifférents à son destin. Quel avenir lui prédire si les Modernes deviennent étrangers à la vertu civique ? Comment, dans ce régime de l'émancipation politique, éviter des formes inédites de dépendance et de barbarie ? Telles sont les questions que Tocqueville voit surgir dès la naissance des sociétés fondées sur l'égalité. Agnès Antoine tente de les éclairer à son tour en relisant l'œuvre du philosophe le plus pénétrant de la démocratie en même temps que l'observateur le plus aigu des dangers qui la menacent.
(...) Agnès Antoine dégage sous un jour neuf l'unité de sa pensée. Elle met en relief les deux principaux remèdes qu'il a imaginés pour prévenir les excès de l'individualisme démocratique : la citoyenneté et la religion. (...) Ce livre explore cette " science politique nouvelle " suscitée par Tocqueville et encore largement méconnue aujourd'hui (...)» (présentation de l'éditeur)
Agnès Antoine est agrégée de Lettres et docteure en Sciences Politiques. Anciennement co-directrice du Centre d'études françaises de New-York, elle enseigne aujourd'hui à l'EHESS.
En savoir plus :
A lire aussi via La bibliothèque numérique Les Classiques des sciences sociales :
(Bibliothèque francophone entièrement réalisée par des bénévoles en coopération avec l'Université du Québec à Chicoutimi et avec le soutien du Cégep de Chicoutimi et de Ville de Saguenay)
- Alexis de Tocqueville, L'Ancien régime et la Révolution (1856) Paris: !
- Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique I (1835). Paris
- Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique II (1840). Paris
- Alexis de Tocqueville, Deuxième lettre sur l'Algérie (1837)
- Alexis de Tocqueville, Travail sur l'Algérie (1841)
- Alexis de Tocqueville, Rapport sur l'Algérie (1847). Extraits du premier rapport des travaux parlementaires de 1847 sur l'Algérie.
Éditions numériques téléchargeables réalisées par Jean-Louis Benoît, bénévole, philosophe, professeur agrégé de l’Université, Docteur ès lettres, Maître de conférences, spécialiste de Tocqueville :
- Alexis de Tocqueville, “Mémoire sur le paupérisme”. Mémoire présenté à la Société académique cherbourgeoise et publié en 1835 par celle-ci dans les Mémoires de la Société académique de Cherbourg, 1835, pp. 293-344.
- Alexis de Tocqueville, “Second mémoire sur le paupérisme”. Mémoire écrit en 1837 au moment où l’auteur allait se présenter, pour la première fois, aux législatives dans la circonscription de Valognes. Mémoire inachevé et non publié.
- Alexis de Tocqueville, Textes économiques. Anthologie critique. Par Jean-Louis Benoît et Éric Keslassy. Édition numérique des Classiques des sciences sociales, mai 2009, 399 pp.
- Alexis de Tocqueville, Tocqueville au Bas-Canada (écrits datant de 1831 à 1857) Écrits datant de son voyage en Amérique (1831-1831) et d'après son retour en Europe (1832-1859). Textes présentés par Jacques Vallée. Montréal : Éditions du Jour, 1973, 185 pages. Collection: Bibliothèque québécoise.
Édition numérique téléchargeable réalisée par Marcelle Bergeron, bénévole, professeure retraitée de l'École polyvalente Dominique-Racine de Chicoutimi :
- Alexis de Tocqueville, Notes sur le Coran et autres textes sur les religions. Présentation et notes de Jean-Louis Benoît. Paris: Les Éditions Bayard, 2007, 175 pp.
Tous ces textes sont téléchargeables http://classiques.uqac.ca/classiques/De_tocqueville_alexis/de_tocqueville.html>