Maurizio SERRA
Maurizio Enrico Serra (nom de plume, Maurizio Serra), ambassadeur d’Italie, est né le 3 juin 1955 à Londres. Il est issu d’une famille de propriétaires terriens, de militaires et d’universitaires d’Émilie et de Vénétie. Après un séjour de plusieurs années en Angleterre dans l’après-guerre, ses parents s’installèrent en France, où il commença sa scolarité, qu’il continua au lycée Chateaubriand de Rome, au retour de la famille en Italie, jusqu’au baccalauréat. Il poursuivit ses études à la faculté de sciences politiques de l’université de Rome « La Sapienza », où il fut diplômé summa cum laude en 1977, avec une thèse de maîtrise sur la politique culturelle du régime de Vichy, fondée sur des sources et des archives encore largement inédites, qui deviendra son premier livre, publié trois ans plus tard, Una cultura dell’autorità, aux éditions Laterza, avec une préface de l’historien Renzo De Felice. En 1978, après avoir effectué son service militaire dans le génie-pontonniers, il entre dans la carrière diplomatique, premier classé sur cinquante-cinq candidats aux épreuves de concours. Après une période de service au ministère (Direction des affaires culturelles), il est affecté à Berlin-Ouest (1981-1984) puis à Moscou (1984-1986), avant de regagner l’Administration centrale (Direction des affaires économiques), où il est chargé des dossiers relatifs à la transition des pays de l’Est. De 1991 à 1997 il est Premier conseiller à l’ambassade à Londres et directeur adjoint pour l’Italie de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), sous la direction notamment de Jacques de Larosière, avec lequel il collabore étroitement. Revenu de nouveau à Rome, il assure le secrétariat de coordination des sommets du G7 et du G8. En 2001, nommé ministre plénipotentiaire et directeur de l’Institut diplomatique du ministère, il entreprend également une activité d’enseignement des relations internationales à l’université LUISS de Rome et à l’I.M.T. School for Advanced Studies de Lucques. Et, depuis 2008, il est correspondant à l’Académie des sciences morales et politiques (section générale). De 2010 à 2013, il est ambassadeur, délégué permanent d’Italie auprès de l’UNESCO à Paris, et successivement, de 2013 à 2018, il assure les mêmes fonctions auprès de l’ONU et des autres organisations internationales à Genève. Il est actuellement chargé de mission pour le développement de la politique culturelle de l’Italie à l’étranger et a présenté un premier Rapport au ministre en juillet 2019. Maurizio Serra a poursuivi en même temps une intense activité d’essayiste, de biographe et de conférencier, en italien, en français et accessoirement en anglais et en allemand, et ses ouvrages sont traduits en plusieurs langues. Il a édité et préfacé plusieurs ouvrages historiques dont la nouvelle édition d’Au Palais Farnèse. Souvenirs d’une ambassade à Rome, 1938-1940, d’André François-Poncet. Il obtint en 2000, avec François Fejtö, le prix des Ambassadeurs pour Le Passager du siècle. Il reçut en 2008 le Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature françaises décerné par l’Académie française pour Les Frères séparés : Drieu la Rochelle, Aragon, Malraux face à l’histoire. Il se verra attribuer le prix Casanova et le Goncourt de la biographie pour Malaparte, vies et légendes en 2011. Il recevra en 2018 le prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de son œuvre. La même année, l’ouvrage biographique D’Annunzio le Magnifique sera récompensé par le prix Chateaubriand puis, en 2019, par le prix de l’Académie des littératures 1900-1950. Ses ouvrages furent également récompensés en Italie : Fratelli separati: Drieu la Rochelle, Aragon, Malraux (Premio Acqui Storia,2008) et Malaparte, vite e leggende (Premio Acqui Storia,2013). En 2020, le prix international Viareggio-Versilia lui est décerné, saluant l'ensemble de son œuvre. Il a été élu à l’Académie française, le 9 janvier 2020, au fauteuil de Simone Veil (13e fauteuil).