Mario Monti
Après des études chez les jésuites au lycée Léon XIII de Milan, Mario Monti poursuit ses études en économie et management à l’Université Bocconi, à laquelle il reste attaché toute sa vie. En 1965, il obtient son doctorat (tesi di laurea) consacré au budget rectificatif de la Communauté européenne, après un an de stage passé auprès de cette institution. Après quatre années où il est assistant à la Bocconi, il enseigne à l’Université de Trente, puis à celle de Turin (1970-1985). De retour à Milan comme directeur du Département d’économie politique de l’Université Bocconi, il devient le recteur (1989-1994), puis, à la mort de Giovanni Spadolini, président de l’Université. Ses recherches ont mené à la définition du modèle Klein-Monti pour la description du comportement des banques en régime de monopole. Il est membre des conseils d’administration de plusieurs sociétés : Fiat, Generali, Banca commerciale d’Italia, dont il est vice-président en 1988-1990.
En 1994, Mario Monti est nommé à la Commission européenne par le premier gouvernement de Silvio Berlusconi. Le président de la Commission, Jacques Santer, lui confie, en 1995, le portefeuille du Marché intérieur, des Services, des Douanes et de la Fiscalité. Il est reconduit quatre ans plus tard, par le gouvernement de centre-gauche de Massimo D’Alema, et intègre la Commission dirigée par Romano Prodi, en tant que commissaire européen à la Concurrence. À ce poste, il est amené à prendre des décisions importantes : blocage de la fusion Mci WorldCom/Sprint, mise sous conditions de la fusion General Electric/Honeywell, obligation pour AOL Time Warner de céder certaines de leurs positions sur la marché de la musique, procédure contre Microsoft…
Non renouvelé dans ses fonctions en 2004, Mario Monti revient à la vie universitaire, comme président de la Bocconi. En 2005, il devient International Advisor pour la Banque Goldman Sachs. Il a également appartenu à la Commission pour la libération de la croissance française, mise en place par Nicolas Sarkozy et présidée par Jacques Attali (2007-2008 et 2010).
L’engagement de Mario Monti en faveur d’une plus grande intégration de l’Union européenne ne s’est jamais démenti. Il est ainsi membre du præsidium de Friends of Europe, a présidé le think tank Bruegel de sa création en 2005 jusqu’en 2008, avant d’en devenir président d’honneur. Il a participé à plusieurs reprises aux États Généraux de l’Europe, rendez-vous de la société civile européenne organisé par EuropaNova et le Mouvement européen. De janvier 2009 à juin 2010, il est membre du groupe de réflexion sur l’avenir de l’Europe, présidé par l’ancien président du gouvernement espagnol, Felipe González. En 2010, il rédige, à la demande de la Commission européenne, le Livre blanc (Rapport Monti) intitulé « Revitaliser le marché unique ». Il a déclaré son soutien, en septembre 2010, à l’initiative fédéraliste du Groupe Spinelli au Parlement européen.
Par ailleurs, de 2010 à novembre 2011, il a été président de la section Europe à la Commission Trilatérale. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg.
Le 9 novembre 2011, il est nommé sénateur à vie par le Président de la République italienne, Giorgio Napolitano.
Le 13 novembre 2011, après la démission de Silvio Berlusconi, Mario Monti est appelé à constituer le nouveau gouvernement qui est entièrement constitué de techniciens et dans lequel le président du Conseil détient le portefeuille de l’Économie et des Finances. En un an, le gouvernement de Mario Monti redresse la situation des finances italiennes et entame des réformes de structure importantes. Ayant perdu le soutien du PDL, Mario Monti présente sa démission le 21 décembre 2012, mais le Président de la République le charge de faire voter le Budget 2013 — ce qui est fait le 24 — et de gérer les affaires courantes jusqu’aux élections générales. Mario Monti soutient les listes de coalition « Con Monti per l’Italia » qui ne recueillent finalement que 10,54 % à la Chambre des députés et 9,13 % au Sénat. Sa mission de président du Conseil prend fin le 28 avril suivant, avec la formation du gouvernement Enrico Letta. Il conserve son mandat de sénateur, d’abord sous l’étiquette du parti « Scelta civica », puis à compter de 2015 comme sénateur indépendant.
Le 15 juin 2013, Mario Monti reprend ses fonctions de président du conseil d’administration de l’université Bocconi.
Élu le 3 décembre 2012 associé étranger de l’Académie des sciences morales et politiques au fauteuil laissé vacant par le décès de Vaclav Havel, Mario Monti a été installé en cette qualité sous la Coupole de l’Institut le 5 mai 2014. Dans son discours en hommage à son prédécesseur, il a défendu la cause de la construction européenne et la nécessité de réformes structurelles dans les pays européens, conformément à ses convictions d’économiste et d’homme d’État.
Le 11 août 2020, il a été choisi pour présider la Commission paneuropéenne sur la santé et le développement durable instituée par l’OMS pour repenser les priorités stratégiques à la lumière des pandémies.