Dans l’atelier de Guy de Rougemont, de l’Académie des beaux-arts
Le peintre Guy de Rougemont ouvre les portes de son atelier : visite dans la fabrique de ses créations, si loin du cliché de l’atelier d’artiste, point de loft ni de chevalet, un simple magasin transformé en lieu de recherche et de travail : une géométrie de l’espace toute en couleurs. La « boutique » comme il se plaît à l’appeler : un lieu qu’il ouvre rarement aux visiteurs.
L'atelier du peintre Guy de Rougemont est un ancien magasin à l'angle de deux rues du XIVe arrondissement de Paris. Les grandes baies vitrées baignent l'atelier d'une claire lumière passée au crible adouci des stores verticaux : une surface tramée, telle que l'artiste les aime. Deux cylindres de couleurs vives, deux de ses sculptures emblématiques encadrent la porte, à l'intérieur. Côté rue, des façades discrètes, témoins inattendus, peut-être de la nature réservée du plasticien dont on connaît plus souvent le goût de la polémique et du verbe. Par sa situation en rez-de-chaussée, sur la rue, l'atelier de Guy de Rougemont correspond bien à son amour de la ville. En 1988, lors d'une conférence présidée par Umberto Eco, il s'est expliqué sur ce rapport de fascination dans un texte intitulé « Un peintre dans la jungle de la ville », en référence à Brecht. Immergé dans la ville, il réfléchit toujours à la meilleure façon de faire résonner œuvres d'art et espace public. À deux pas de son atelier, dans le quatorzième arrondissement, le géant d'Issoire suspendu sur les murs de l'école voisine a longtemps veillé à proximité, à ses projets.
Sur le sol comme sur les murs, toiles, tapis, sculptures, mobilier : tout ici ou presque est expression du maître des lieux. Des dizaines de maquettes, de cartons et de papier, d'esquisses peintes ou non, témoignent de la recherche d'une forme en deux ou trois dimensions. La maquette d'une sculpture est posée sur une gouache qui inscrit l'ombre projetée de la sculpture qui deviendra un pavement tout en serpentine. Des maquettes de papier, posées là, sont autant de lampes à venir : mais une ou quatre, se demande-t-il ? Les couleurs claquent, vives et chaleureuses, elles habillent, le métal, la toile, le papier, ou le carton. Les toiles sont retournées et seule l'une d'entre elles, une de ses anciennes toiles, rachetée récemment par un particulier, posée contre un mur, sur un rebord est en train d'être restaurée par ses soins. Pas de chevalet. Les murs, les sols sont les pages blanches de ce plasticien qui passe avec bonheur de l'horizontale à la verticale.
Dans cette émission, il évoque les ateliers qui jalonnent son parcours depuis les années soixante.
Écoutez également sur Canal Académie Guy de Rougemont dans d'autres émissions :
-Guy de Rougemont, de l’Académie des beaux-arts
-Guy de Rougemont : Déambulations dans la ville
En savoir plus
- Guy de Rougemont sur le site de l'Académie de beaux-arts
- Guy de Rougemont est un plasticien, élu à l'Académie des beaux-arts dans la "section peinture" en 1997, au fauteuil de Jean Bertholle. À la fois peintre, sculpteur, créateur de mobilier, il s'est fait remarquer à New-York dès 1965. De retour à Paris, il s'est engagé dans la lithographie et dans l'insertion des formes et des couleurs dans l'environnement urbain et autre. Il poursuit toujours ses recherches picturales et réalise des sculptures de toute dimension : « Je suis peintre, mes sculptures, mes meubles, mes tapis sont d'un peintre », dit-il.
Guy de Rougemont est représenté par la Galerie Diane de Polignac