Emile Mâle et l’art baroque
Emile Mâle passe pour spécialiste de l’art médiéval, ce qui est pleinement justifié. Mais à partir de 1923, en poste à l’Ecole française de Rome, il découvre que sa méthode de rapprochement des textes et des images mise au point pour l’étude de l’iconographie chrétienne médiévale peut s’appliquer aussi bien à l’art baroque. Il en donne de nombreux exemples, en Italie, en France, en Espagne et en Flandres, de la fin du XVI ème au milieu du XVII ème siècle.
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Dans cette émission, Annie Regond, maître de conférences à l'Université de Clermont-Ferrand, présente un visage moins connu d'Emile Mâle (de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres). S'il est en effet toujours considéré comme le grand maître de l'art médiéval, il s'est aussi penché sur l'art baroque, ce que l'on sait moins.
L'art religieux après le Concile de Trente, paru en 1932, regroupe un certain nombre d'études menées par Emile Mâle sur la peinture et la sculpture religieuses depuis les années 1570 jusqu'à 1750 environ, en Italie, France, Espagne, Flandres.
L'auteur y met en oeuvre la méthode qu'il avait mise au point pour ses travaux antérieurs sur le gothique puis le roman, et, à travers de pénétrantes analyses, démontre la puissance de l'image baroque.
Ce livre, malgré ses grande qualités d'innovation, ne connut le succès qu'il méritait que dans les années 70 du XX ème siècle, utilisé, prolongé et illustré par de nombreuses recherches, mettant en lumière notamment l'oeuvre des artistes provinciaux.
Les historiens des mentalités et des religions en tirèrent également de nombreuses ouvertures pour leurs recherches. Les spécialistes de la rhétorique peuvent également stimuler leur réflexion à partir de L'Art religieux après le Concile de Trente.
Pour aller plus loin, bibliographie :
- Actes de la table ronde Emile Mâle (1862-1954) , la construction de l'oeuvre : Rome et l'Italie. Ecole Française de Rome, 2002, publications de l'Ecole Française de Rome en 2005. En particulier :
- Luigi Ficacci, L'aspetto innovativo di Art Religieux (pages 221-230)
- Annie Regond, Les effets de la Contre-réforme (pages 237-249)