Le sculpteur et académicien Paul Belmondo : une vie consacrée à l’art
Paul Belmondo, graveur en médailles et sculpteur, membre de l’Académie des beaux-arts, est raconté dans cette émission par Paul Belmondo, son petit-fils, et Emmanuel Bréon, fondateur du musée Paul Belmondo de Boulogne-Billancourt qui rend hommage à l’artiste. Des sculptures monumentales aux aquarelles, regard sur une oeuvre éclectique et découverte d’un homme d’une profonde humanité.
Le musée Paul Belmondo de Boulogne-Billancourt (92) reflète fidèlement le travail de l'académicien Paul Belmondo dont il est question dans cette émission : un travail régulier et le souci du détail. Pour autant, c'est l'atmosphère d'atelier qui touche surtout le visiteur qui se retrouvant au centre de son art. Des sculptures monumentales aux médailles, des sanguines aux aquarelles, Paul Belmondo est l'artiste complet par excellence. Son travail acharné, en outre, a raison de ses succès : il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1960.
Son petit-fils Paul Belmondo et Emmanuel Bréon, fondateur du musée, sont venus nous parler de l'artiste (1898-1982) dont on peut admirer l'oeuvre en son musée et aussi sur de prestigieux monuments tels que la façade de l’Opéra Garnier (Allégorie de la Danse de Jean-Baptiste Carpeaux) ou celle du théâtre de Chaillot (bas-reliefs). Paul Belmondo au sujet du musée nous confie : «J'étais présent au moment du projet. Pour moi mettre du modernisme sur les oeuvres de mon grand-père était une chose très importante.»
C'est à Alger qu'est né le sculpteur Paul Belmondo. Après le cursus scolaire, il entre à l’école des beaux-arts. Grâce à une bourse du gouvernement de l'Algérie, il poursuit ses études à Paris. Ensuite tout s’enchaîne : Prix Blumenthal en 1926, Grand prix artistique de l'Algérie en 1932, Grand prix de la Ville de Paris en 1936, il réalise des statues comme " Le Baiser ", sculpture haut-relief dans l'escalier d'honneur de la mairie du XXe arrondissement de Paris et il est connu aussi pour ses nombreuses médailles d’académiciens (Maurice Druon ; Maurice Genevoix...) que l'on peut admirer au musée de Boulogne logé dans le Château Buchillot.
D’origine italienne, Paul Belmondo commence à sculpter à 13 ans et ne s'arrêtera plus... Il travaillait tout le temps, comme nous l'explique son petit-fils : «J'ai eu la chance de bien le connaître et de partager énormément de moments avec lui. D'abord par les déjeuners familiaux quasiment tous les dimanches, et puis durant les vacances. La particularité de mon grand-père était qu'il travaillait incessamment. Il dessinait et croquait systématiquement. Même en vacances, il emmenait des oeuvres pour les terminer : des médailles, des sculptures, des bustes...» Paul assiste en direct aux réalisations de son grand-père, cela l'intrigue : «Il allait tous les jours à son atelier de Denfert-Rochereau et s'il y avait des pauses, il se rendait au Louvre. Il avait soif d'apprendre et d'évoluer. J'allais le voir souvent à cet atelier ou à celui de l'Institut de France. Il a essayé de me donner envie de dessiner en me prêtant des outils, de la terre pendant qu'on discutait, des fusains, un peu de peinture à l'eau... Il avait commencé à faire mon buste mais, comme j'y allais de manière plus espacée, il n'a pu le finir. C'est pour moi un grand regret. »
Au fur et à mesure de l'entretien, la personnalité du sculpteur se dessine, il nous paraît proche, peut-être par son sens de la ténacité (jusqu'à la fin de sa vie il fait à pied les aller-retours Denfert-Rochereau - Institut !), peut-être aussi par sa modestie.
Paul Belmondo :
- «Il me disait implicitement : quand on a une passion, il faut aller jusqu'au bout.»
- «Il était passionné par le travail des autres puisqu'il allait en permanence le découvrir, passionné aussi par la langue française. Je me souviens qu'il avait un vieux Larousse à côté du téléphone. Il l'utilisait régulièrement.»
- «J'aime particulièrement le buste de mon père enfant, celui aussi de Jeannette et puis les sanguines.»
Emmanuel Bréon :
- «Il pouvait travailler du monumental à la médaille. C'était extraordinaire ! Il savait très bien occuper l'espace d'une médaille. Il transmettait la ténacité. Il forçait le respect.»
- «Son chef d'oeuvre, à mon sens, est sans conteste le buste de son fils Jean-Paul.» (Jean-Paul Belmondo, l'acteur de cinéma célèbre).