La demeure girondine de l’académicien François Mauriac

Visite d’un lieu littéraire exceptionnel
François MAURIAC
Avec François MAURIAC de l’Académie française,

La demeure girondine de l’académicien François Mauriac, Malagar, est un lieu de vie, un havre de paix et un endroit propice à la réflexion et au travail littéraire. L’écrivain de l’Académie française y puisait son inspiration jusqu’à sa dernière venue en 1968. Jean-Claude Ragot et Pascale de Lapasse nous y accueillent.

Dans la demeure de François Mauriac, on découvre des œuvres originales, des lettres d'auteurs célèbres, une photo de Paul Valéry et ce fameux fauteuil qui a vu défiler des heures d'écriture. On trouve aussi des gravures et tant d'autres meubles achetés chez les antiquaires, le tout dans une ambiance XVIIIe siècle.

Un lieu paisible qui inspire l'auteur du «Baiser au lépreux»

Situé sur la commune de Saint-Maixant, aux confins de plusieurs régions touristiques et viticoles prestigieuses (Sauternais, Entre-Deux-Mers, vallée de la Garonne), Malagar est un site exceptionnel dominant la vallée de la Garonne, la ville de Langon et la forêt des Landes. Propriété des moines Célestins de Verdelais sous l'Ancien Régime, le domaine entre dans le giron de la famille Mauriac en 1843, lorsque Jean Mauriac, arrière-grand-père de l'écrivain, s'en porte acquéreur.

Jean-Claude Ragot, l'actuel directeur du Centre François-Mauriac de Malagar, nous dresse dans ce reportage un portrait de Mauriac très attaché à la terre. Écoutez-le nous parler d'une famille qui vient des landes et des vignes, de la propriété viticole dont Mauriac a hérité et où il venait chaque année à Pâques. Jean-Claude Ragot raconte : «Mauriac y a écrit une grande partie de ses articles de presse. Il aimait cette tranquillité qui lui permettait de réfléchir.»

Après l'entretien avec le directeur du domaine, Canal Académie vous emmène en visite avec Pascale de Lapasse, une guide qui connaît le lieu comme sa poche ! Parcourant le domaine viticole, elle nous dépeint une maison de maître originale car enserrée par deux chais autour duquel se trouve un bâtiment de ferme prolongé par deux auvents, un parc de quatre hectares et un vignoble de quatorze hectares.

Le salon
© Gilbert Balavoine

«La vérité, c'est que je suis fixé à Malagar parce que j'appartiens à l'innombrable espèce de chèvres qui non contentes de brouter là où on les attache, s'y obstinent, une fois la corde rompue, et ne s'éloignent plus jamais du piquet qui a fixé une fois pour toutes leur destin». Les Maisons fugitives.

Enfant, François Mauriac fréquente peu Malagar, les vacances en famille le conduisant exclusivement dans le parc et le châlet de Saint-Symphorien. Ce n'est qu'au début du siècle que le jeune François va apprendre à aimer Malagar, avant d'en hériter en 1927. Pâques, l'été, le temps des vendanges sont des occasions régulières de venue à Malagar pour l'écrivain et sa famille.

Pour notre guide : «l'endroit le plus agréable pour Mauriac était la terrasse avec cette splendide vue sur la vallée de la Garonne, ce qu'il appelait «les longs pays muets» ! Son fils Jean raconte qu'il s'y installait pour contempler le paysage et qu'il y emmenait des invités célèbres tels André Gide ou Philippe Sollers».

La terrasse
© Gilbert Balavoine



Dans la maison-musée on découvre un site tout en contraste, un peu à l'image de son propriétaire. On y distingue des vues panoramiques et d'autres trés réduites. Figurent parmi les pièces maîtresses le fameux salon où Mauriac venait le plus souvent et où il restait à sa table pour écrire, la salle à manger ou encore l'atelier bureau où le visiteur peut apercevoir de très vieux objets de famille à propos desquels Mauriac déclarait : «ici, tout me vient de mes morts !»

Dans ce bureau, il écrit le livre le plus autobiographique de tous : «Le Mystère Frontenac», un roman qui révèle une atmosphère familiale chaleureuse. C'est après sa maladie, un cancer du larynx, après avoir été très entouré par sa famille, qu'il rédige cet hommage à l'amour d'une famille.

© Adagp, Paris 2004



Malagar a fait l'objet d'une donation par les quatre enfants de François Mauriac au Conseil Régional d'Aquitaine en 1985. Malagar a été classé monument historique en 1996.

En savoir plus :

- Le site web de Malagar
- Le site web sur François Mauriac
- Nos autres émissions : Les demeures des académiciens

François Mauriac (1885-1970), immortel de l'Académie française


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