4e année polaire internationale : scientifiques et politiques peuvent-ils collaborer ? (2/5)
Pourquoi les régions polaires sont-elles importantes dans le changement climatique ? Comment la communauté internationale peut-elle s’organiser pour répondre aux enjeux écologiques actuels ? Quel rôle les gouvernances peuvent-elles jouer dans les pôles ? C’est autour de ces questions que se sont penchés les scientifiques au cours des deux dernières années lors de la quatrième année polaire internationale. Premiers éléments de réponses apportés lors de la clôture le 14 mai 2009 au Sénat.
L’année polaire est un évènement important, qui a lieu tous les cinquante ans. Il permet aux scientifiques mais également aux gouvernements de prendre connaissance des dernières recherches sur les zones polaires.
Cette quatrième année polaire internationale est primordiale puisqu’elle met l’accent sur le réchauffement climatique. Réchauffement, qui est deux à trois fois plus important sur les pôles que dans le reste du monde.
Si cette problématique d’urgence écologique n’était pas prise à temps, elle entraînerait irrémédiablement une fonte des calottes glaciaires. Fonte qui engendrerait une augmentation d’au moins sept mètres le niveau mondial des mers par rapport au niveau actuel.
Lors de la clôture de cette quatrième année polaire internationale, qui avait lieu les 14 et 15 mai 2009, l'un des thèmes a porté sur la gouvernance scientifique des pôles.
Le Sénat et le Collège de France ont enregistré la totalité du colloque organisé par le sénateur Christian Gaudin, Vice-président de l’OPECST et Edouard Bard, Professeur au Collège de France, Chaire de l’évolution du climat et de l’océan. Canal Académie vous propose une sélection d’interventions parmi de nombreux invités prestigieux.
Retrouvez le programme complet de ces deux journées de colloque sur le site de l’OPECST
Voici la deuxième retransmission dans laquelle vous entendrez successivement :
- Jean-Yves Le Déaut, député et vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques
- Karl Erb, directeur des programmes polaires de la National Science Foundation
- et Gérard Jugie, directeur de l’Institut Paul-Emile Victor, se sont penchés sur cette thématique durant les deux années polaires.
Les scientifiques ont notamment constaté que certaines parties du globe changeaient bien plus rapidement que d'autres, comme la péninsule Antarctique. La quantité glaciaire perd son épaisseur de façon permanente et régulière, ce qui entraîne des conséquences dramatiques tant sur la population que sur les animaux.
Certaines espèces ont, par exemple, la vie qui a changé radicalement suite au réchauffement climatique : les ours polaires ont de plus en plus de mal à élever leurs petits et les pingouins ne trouvent plus suffisamment de nourriture pour pouvoir survivre. De même, les sociétés humaines sont affectées de façon majeur, car même s'ils ont une très forte facilité à s'adapter au changement, ils ne sauraient rattraper la vitesse du climat.
En été, le soleil crée des réserves d'eau très importantes qui s'infiltrent jusqu'au centre du continent. Les chercheurs ont cru pendant très longtemps que l'eau s'infiltrant poussait les glaciers, mais ils se sont aperçus que cela dépendait de la température de l'eau. Ceci a donc permis de mieux comprendre le fonctionnement de l'atmosphère.
Pour répondre à cette problématique, les sciences et la politique doivent travailler ensemble pour trouver des solutions au réchauffement climatique. Mais ce lien est beaucoup plus compliqué qu'il n'y parait en ce qui concerne l'Arctique, car il regroupe cinq États riverains : la Russie, le Canada, les Etats-Unis, l'Union Européenne via le Danemark et le Groenland, et la Norvège. De ce fait, les phénomènes scientifiques doivent être mieux connus de la population, afin de prendre des mesures immédiates. Trop de personnes confondent encore les calottes glaciaires et la glace de mer. Pour ce faire, les pays doivent mieux communiquer entre eux afin de trouver des solutions.
Le changement climatique va changer le futur de bon nombre de générations. Ainsi, les prises de décisions des gouvernements seront décisives pour remédier à ce problème interplanétaire.
En savoir plus :
Ce colloque a bénéficié du soutien du CNRS : Centre national de la recherche scientifique, de l’IPEV : Institut Paul Emile Victor , de l’ICSU : International Council for Science et de l’OMM : Organisation météorologique mondiale.
Sénat
|http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/evo_cli/annee_20082009.htm>
L'Académie des sciences dans l'histoire des expéditions vers les pôles
Ecoutez également :
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- La fonte des glaciers, des glaces de mers et des glaces continentales avec Frédérique Rémy, glaciologue
- Lire le rapport
http://www.librairie.senat.fr/product-r08-503.html