Les Palmes académiques ont deux cents ans !

Le rappel historique par Jean Tulard, de l’Académie des sciences morales et politiques
Jean TULARD
Avec Jean TULARD
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques

Un colloque organisé par l’AMOPA (Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques) a célébré le bicentenaire du décret de 1808 instituant cette distinction. Jean Tulard, dans son intervention, rappelle le contexte politique et souligne l’organisation de l’enseignement voulue par l’Empereur.

À l'Institut de France, les membres de l'AMOPA étaient nombreux le mardi 18 mars, accueillis par leur président, l'inspecteur général Jacques Tréffel et par le Chancelier Gabriel de Broglie qui a souligné combien l'Institut, les Académies et l'Ordre des Palmes académiques pousuivaient des buts identiques : la transmission du savoir, la conservation de la mémoire, la défense des valeurs de l'humanisme et d'une pensée indépendante.

Jean Tulard, membre de l’Académie des sciences morales et politiques


Après André Damien, de l'Académie des sciences morales et politiques, qui a dressé l'histoire de quelques décorations, en particulier l'Ordre de la Légion d'Honneur et celui des Palmes académiques, l'historien Jean Tulard a développé le contexte historico-politique dans lequel est née cette distinction, au départ réservée au personnel des universités puis étendue à l'ensemble du corps enseignant, du primaire, du secondaire, du supérieur et de l'enseignement privé.

En 1808, ainsi que le rappelle Jean Tulard, l'Empire avait quatre ans ! Et la noblesse d'Empire, toute neuve, ne tirant sa noblesse et sa richesse que de l'Empereur lui-même, venait d'être créée.
Très rapidement, l'Empereur a perçu que l'enseignement jouait un rôle déterminant dans l'endoctrinement des esprits. Il organise donc l'université et crée par décret les recteurs. L'enseignement, service public, répond à trois principes : laïcisation, centralisation, uniformisation. La France est divisée en académies avec à leur tête un recteur et des inspecteurs d'académie pour faire respecter l'autorité impériale. Et l'université forme désormais un seul corps. Fontanes devint alors le Grand maître de cette université.

Dans le temps qui lui était imparti lors de ce colloque de l'AMOPA, Jean Tulard n'a pas pu développer la biographie de Fontanes. En voici un bref rappel :

Louis de Fontanes fut choisi par Napoléon comme premier Grand Maitre de l’Université



À son retour à Paris après le 18 brumaire, il devint critique au Mercure de France et gagna la faveur du Premier consul Napoléon Bonaparte. Lors du rétablissement des études, il fut nommé professeur de belles-lettres au Collège des Quatre-Nations, et membre de l'Institut de France.
Il avait d'abord été élu en décembre 1795 membre de la Classe de Littérature et Beaux-Arts (section Poésie). Exclu de l'Institut en vertu de la loi de déportation de 1797, il fut nommé par l'arrêté du 28 janvier 1803, membre de la Classe de la Langue et de la Littérature française et, par l'ordonnance royale du 21 mars 1816, membre de l'Académie française. Ses œuvres ont été publiées par Sainte-Beuve, en 2 volumes, en 1839 ; elles comprennent essentiellement des poèmes et une œuvre posthume : La Grèce délivrée, ainsi que divers rapports et discours.

Premier Grand maître de l'Université en 1808, Fontanes créa les lycées.

Son œuvre comme Grand maître de l'université est importante. Il réorganisa entièrement le système scolaire français, depuis les classes primaires jusqu'à l'université. Il créa les divisions modernes des études, veilla à la qualité des programmes et de l'enseignement, créa les postes d'Inspecteurs Généraux et mis des hommes compétents à la tête des services de l'Instruction.

Napoléon Ier le nomma Comte d'Empire en 1808. Il était secrètement royaliste, mais il servit l'Empereur avec fidélité. Celui-ci, sous son influence, permit à Chateaubriand de rentrer d'exil.

En savoir plus:

- Jean Tulard, membre de l'Académie des sciences morales et politiques
- L'AMOPA

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Plusieurs émissions sur l'AMOPA sont disponibles à l'écoute et au téléchargement sur Canal Académie dont :
- Pour Jacques Treffel, en hommage et en souvenir
- La revue de l’AMOPA, pour les membres de l’Ordre des Palmes académiques

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