Médecine grecque et médecine indienne dans l’oeuvre de Jean Filliozat
L’helléniste Jacques Jouanna aborde le parallélisme cher à l’indianiste et historien des sciences Jean Filliozat, entre médecine grecque et médecine indienne, qui en avait fait le coeur de son sujet de thèse de doctorat, en 1949. dimanche 29 avril 2007 - réf. COL222
L'étude des textes de la médecine indienne par Jean Filliozat a révélé l'antériorité de la médecine indienne par rapport à la médecine grecque. Comme le rapporte Jacques Jouanna dans sa communication, lors du colloque «Sciences et médecine en Asie», organisé par l'Académie des inscriptions et belles-lettres, le 17 novembre 2006, Jean Filliozat a voulu établir les liens et les similitudes entre ces deux médecines. La science indienne antique et médiévale fut l'objet de la quête passionnée de ce savant, dès les années trente . Au cours de ses travaux de recherche ultérieurs, Jean Filliozat écarta l'idée que les théories grecques avaient pu avoir de l'influence sur la médecine indienne. Il cherchait à réfuter le parti helléniste d'un point de vue historiographique en montrant l'indépendance de la médecine indienne par rapport à la médecine grecque. En 1947, il insista sur les ressemblances entre ces deux médecines. Jean Filliozat pensait qu'une influence indienne était possible sur les idées médicales grecques, sur la collection hyppocratique et sur la doctrine du Timée de Platon. Il situait chronologiquement ce fait historique, avant Alexandre et pensait que l'empire perse avait joué un rôle intermédiaire dans cette rencontre. Il se ne se prononçait pas sur une influence directe mais sur une possibilité d'influence.
Pour en savoir plus
- Sur Jean Filliozat, (1906-1982).
Cet orientaliste, indianiste, fut membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres à partir de 1966. Il enseigna au Collège de France de 1958 à 1978, dirigea l'École française d'Extrême-Orient et fonda l'Institut français de Pondichéry. Avant de se lancer dans l'histoire des sciences, médecin de formation, il exerça l'ophtalmologie de 1930 à 1947. Il soutint sa thèse sur La doctrine classique de la médecine indienne. Ses origines et ses parallèles grecs en 1949.
- Sur l'helléniste Jacques Jouanna , membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
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- La version arménienne de l’oeuvre du médecin Abou-Saïd
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