Antoine d’Abbadie
Entre voyages en Abyssinie (actuelle Ethiopie) d’où il ressortira des cartes géographiques et un dictionnaire d’amharique, et son intérêt pour l’astronomie (qui lui vaudra de construire son observatoire dans son château à Hendaye), Antoine d’Abbadie est ici évoqué par Jean-Paul Poirier. Découvrez un académicien des sciences hors du commun !
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Né en 1810, Antoine d'Abbadie, son père est immigré basque et sa mère est irlandaise. Ce n'est qu'en 1820 que la famille s'installe à Toulouse. Après son baccalauréat, il s'intéresse aux lettres et aux sciences.
Très vite, le jeune Antoine se meut en géographe explorateur : en 1836 l'Académie des sciences lui fournit le matériel (par le biais de François Arago) et part au Brésil pour « étudier la variation journalière de la déclinaison magnétique à proximité de l'équateur ».
Dès son retour, il prépare un deuxième voyage, en compagnie de son frère cadet cette fois-ci (Arnauld Michel). Ensemble, en 1837, ils partent en Abyssinie (actuelle Ethiopie), pour un voyage de reconnaissance. Revenus en 1839, Antoine d'Abbadie repartira, seul pendant dix ans. Il remplira les quatre objectifs qu'il s'était fixé :
- rechercher la source du Nil
- chercher de nouveaux éléments sur les origines de la population noire
- rapprocher le pays de l'Eglise catholique romaine
- augmenter l'influence de la France dans la région.
Sur place, il étudie une trentaine de langues éthiopiennes qu'il compilera à son retour dans un dictionnaire d'amharique (le troisième dictionnaire sur cette langue dans le monde qui regroupe près de 15 000 mots).
Après son mariage en 1859 avec Virginie Vincent de Saint Bonnet, Antoine d'Abbadie abandonne les longues expéditions.
Dans son château à Hendaye, il se lance dans la construction d'un observatoire de dimensions modestes, mais reste unique en France et en Europe pour ses instruments gradués en décimales. Il s'était ainsi équipé d'une lunette méridienne, d'une lunette astronomique décimale, d'un régulateur astronomique sidéral et d'un régulateur astronomique décimal, d'un globe céleste et enfin, d'un nadirane pour lequel il fera creuser un puits de dix mètres de profondeur (pour étudier la variation de la verticale et des petits mouvements du sol).
Scientifique et par ailleurs très croyant, Antoine d'Abbadie léguera son château à l'Académie des sciences, avec le souhait qu'il soit occupé par des jésuites.
En compagnie du géophysicien Jean-Paul Poirier, membre de l'Académie des sciences, découvrez le parcours étonnant d'Antoine d'Abbadie.
Bibliographie :
Anthony Turner, Jean-Paul Poirier, Antoine d'Abbadie, éditions de l'Académie des sciences, collection Mémoire de la science, 2002.
En savoir plus sur :
- La fondation Antoine d'Abbadie
- Le Bureau des longitudes
- L'Académie des sciences