Les cadrans solaires de l’Institut de France
Les cadrans solaires de l’Institut de France ont été restaurés en 2007. L’académicien Emmanuel Poulle, médiéviste et paléographe, spécialiste d’instruments anciens et d’horlogerie astronomique nous raconte leur particularité : retour en arrière sur une mesure du temps.
Il semble que trois cadrans solaires furent peints au Collège des Quatre-Nations, deux dans la cour d'honneur et un dans la cour des élèves. Le Cardinal Mazarin avait affecté par testament une partie de sa fortune à la fondation d'un collège pour une soixantaine de boursiers issus des 4 provinces nouvellement conquises par le roi de France. On l'appela le Collège Mazarin ou Collège des Quatre-Nations. Il fut construit par l'architecte LeVau et ouvert aux élèves en 1688. Le Collège fut supprimé en 1793. En 1805, l'Institut qui englobait les cinq académies y fut installé.
Au XVIIIe siècle, le Collège recevait de nombreux auditeurs car les leçons étaient ouvertes au public. La question s'est posée de savoir combien de cadrans solaires avait été installés dans les cours. Il semble qu'il y en eut trois.
Aujourd'hui, la cour d'honneur abrite un de ces deux cadrans solaires verticaux, sur la façade sous le dôme de la chapelle. Il décline le matin, celui déclinant l'après-midi ayant disparu complètement. Il a été restauré en 1981.
Les salles de classes, le réfectoire, et les chambres des pensionnaires donnaient sur la deuxième cour, probablement une cour de récréation. Un double cadran solaire vertical a été peint probablement au même moment que ceux de la cour d'honneur. Selon le principe précisé, l'un donne les heures du matin, l'autre celles de l'après-midi. Il est placé à 13 mètres du sol, sur la façade sud. Il a été restauré en 2007 et Emmanuel Poulle s'est vu confier la responsabilité d'en rédiger l'inscription, latine.
La formule, Horas tuas quia breves immortalibus operibus vove : Puisque tes heures sont courtes, c'est à des œuvres immortelles qu'il te faut les consacrer est divisée en deux et peinte sur chacune des deux parties qui composent ce double cadran.
Pour en savoir plus
- Emmanuel Poulle, membre de l’Académie es inscriptions et belles-lettres
- Denis Savoie, La Gnomonique, nouvelle Édition 2007, Les Belles-Lettres;
- Andrée Gotteland, Les cadrans solaires et méridiennes disparus de Paris, CNRS, 2002.
Écoutez également Jean-Claude Pecker, membre de l'Académie des sciences : il vous livre le mode d'emploi des cadrans solaires.