Senghor, le poète de l’action (3/3)
Hamidou Sall, fils spirituel de Senghor évoque dans ce Focus les thèmes récurrents dans la poésie de Léopold Sédar Senghor. Du royaume d’enfance, au métissage, en passant par l’art de l’oralité, Hamidou Sall nous livre ses explications.
Dans ces poèmes rassemblés en recueils (Chants d'ombre en 1945, Hosties noires en 1948, Ethiopiques en1956, Nocturnes en 1961, Lettres d'hivernage en 1972 et Elégies majeures),
Léopold Sédar Senghor attache tout d'abord beaucoup d'importance à ce qu'il appelle son « royaume d'enfance ». Très tôt arraché à ce monde, il en gardera un souvenir très précis. Il se souvient des veillées au foyer, des contes de nourrices, de la douceur maternelle et du monde des esprits.
Les femmes et l'amour sont aussi deux sujets largement abordés dans ses poèmes. Sa conception courtoise, voir surannée de l'amour, lui donne tout son charme. Est-il inspiré par les poèmes de Ronsard ou de Maurice Scève ? La Femme est le support plastique de l'évocation de sa terre natale, de sa négritude.
Le métissage est aussi très présent dans ses textes, tant pour les doubles références aux religions animiste et catholique, que pour l'utilisation du vocabulaire français aux rythmiques africaines. Le métissage est aussi biologique. Il ne cesse en effet de faire référence à ces grandes civilisations métisses telles que l'Egypte sémito-africaine, l'Inde négro-aryenne, et la France, formée de celtes, de romains et de francs.
Et puis Léopold Sédar Senghor avait adopté une conception apaisée de la mort. Hamidou Sall termine ce Focus par la lecture d'un extrait de l'Elegie de Minuit, issu du recueil Nocturnes, où le poète fait référence à sa propre fin.
Hamidou Sall est chargé de mission à l'Organisation international de la francophonie (OIF).
Voir le site de l'OIF .
Retrouvez les deux volets suivants :
- L. S. Senghor, de son enfance à l’agrégation (1/3)
- Négritude et Francophonie (2/3)