2/5 La France de Napoléon III : progrès social ou argent-roi ?
Les historiens s’accordent sur un point : c’est sous le Second Empire que la France est entrée dans la modernité économique. Il faut se souvenir des grands travaux entrepris à Paris comme en province, du développement spectaculaire du réseau ferroviaire, de l’invention de la banque moderne, de l’avènement des grands magasins qui inaugurent une nouvelle façon de consommer, alors que le pays achève sa première révolution industrielle. Napoléon III s’intéresse au sort des ouvriers comme à « l’extinction du paupérisme ». Pendant ce temps, l’entrepreneur devient le héros moderne… À moins que l’on préfère dénoncer sa caricature, « l’affairiste » sans vergogne. En somme, la France de Napoléon III est-elle celle du progrès social ou de l’argent-roi ? Ses habitants souffrent-ils des excès du capitalisme ou bien leurs conditions de vie s’améliorent-elles ?
Pour en débattre, France Mémoire, la mission des commémorations nationales, a réuni trois spécialistes de l’histoire économique et sociale du Second Empire, en partenariat avec l’École pratique des hautes études. Autour de la table : Florence Bourillon, professeur émérite d’histoire contemporaine à l'Université Paris-Est Créteil ; David Todd, professeur d’histoire contemporaine à Sciences Po Paris ; Jean-Claude Caron, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université Clermont-Auvergne.
« 1873-2023 : Napoléon III en débats » : cette série a été conçue par Yves Bruley, directeur de France Mémoire, et Jean-Claude Yon, directeur d’études à l’EPHE, tous deux historiens du Second Empire, à l’occasion des 150 ans de la mort de Napoléon III. Elle rassemble quatorze spécialistes pour proposer un regard pluriel, original et contemporain sur ce personnage majeur de l’histoire de France qui n’a jamais fait l’unanimité.