Réception des nouveaux membres de l’année 2010 de l’Académie des sciences
Le 21 juin 2011 l’Académie des sciences recevait ses 21 nouveaux membres élus au cours de l’année. Canal Académie vous propose la retransmission complète de cette séance solennelle, comprenant une présentation de chacun des membres et les deux discours des secrétaires perpétuels : le premier consacré à l’erreur scientifique par Jean-François Bach et le second sur le mythe des nanotechnologies par Catherine Bréchignac.
Le Professeur Alain Carpentier, Président de l'Académie des sciences, a ouvert la séance en évoquant la mémoire de trois confrères disparus :
- |http://www.academie-sciences.fr/academie/membre/Flajolet_Philippe.htm> (1948 - 2011)
- Jean Trifoulet (1922 - 2011)
- Anatole Abragam (1914 - 2011)
Pour faire face aux divers enjeux scientifiques, l'Académie des sciences compte à ce jour 255 membres. La nouvelle politique de recrutement, rappelle Alain Carpentier, consiste à élire plus d'académiciens mais moins souvent. La moitié des places est désormais réservée aux scientifiques de moins de 55 ans.
L’Académie s'est penchée au début de l'année 2011 sur les questions liées à l'innovation, à l'éthique scientifique, à la recherche sur la métallurgie, au changement climatique.
Elle s'est intéressée plus spécifiquement aux problèmes de l'eau et la santé ainsi qu'à l'éducation scientifique comme outil de promotion sociale, ceci dans le cadre du G8 réuni à Deauville en 2011.
Suite au désastre de Fukushima en mars 2011, l'Académie des sciences a également créé dans la foulée un comité solidarité Japon.
En s'enrichissant de 21 nouveaux membres, l'Académie des sciences poursuit dans sa volonté d'être présente et active dans les nouveaux enjeux scientifiques.
Présentation des 21 nouveaux membres
Les deux secrétaires perpétuels Catherine Bréchignac et Jean-François Bach ainsi que le président Alain Carpentier ont procédé à la présentation de 14 des nouveaux membres (qui seront amenés à esquisser l'objet de leurs travaux sous la Coupole lors des séances solennelles du 11 octobre et du 22 novembre 2011) :
- Hélène BOUCHIAT (Physique) : Directeur de recherche au CNRS, laboratoire de physique des solides, université Paris-Sud-11, à Orsay.
- Yves BRÉCHET (Intersection des applications des sciences) : Professeur à l'Institut polytechnique de Grenoble et chercheur au Laboratoire Science et ingénierie des matériaux et des procédés de Grenoble (SIMAP).
- Stephan FAUVE (Physique) : Professeur au laboratoire de Physique Statistique de l’École Normale Supérieure (laboratoire ENS,
CNRS, UPMC et Université Paris-Diderot), Paris.
- Jean ZINN-JUSTIN (Physique) : Théoricien en physique mathématique, ancien directeur de l’Institut de Recherche sur les lois
Fondamentales de l’Univers (IRFU), CEA, Centre de Saclay, Gif-sur-Yvette.
- Jean-Claude DUPLESSY (Sciences de l’univers) : Directeur de recherche émérite au CNRS, laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, (UMR 8212 : CNRS, CEA et Université de Versailles Saint-Quentin), Gif sur Yvette (Essonne).
- Sébastien CANDEL (Correspondant élu en 1994, section sciences mécaniques et informatiques Sciences mécaniques et informatiques) : Professeur à l’École Centrale de Paris, laboratoire d’énergétique moléculaire et macroscopique, combustion (laboratoire CNRS), Membre de l’Institut Universitaire de France.
- Patrick FLANDRIN (Sciences mécaniques et informatiques) : Directeur de recherche au CNRS, laboratoire de physique, École normale supérieure (ENS) de Lyon
- Claude DEBRU (Correspondant élu en 1993, section biologie humaine et sciences médicales) : Professeur à l’École Normale Supérieure de Paris, Collectif histoire-philosophie-sciences.
- Michel HAÏSSAGUERRE (Biologie humaine et sciences médicales) : Professeur à l’Université Bordeaux 2 et directeur du département des arythmies cardiaques du Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux.
- Daniel CHOQUET (Biologie intégrative) : Directeur de recherche au CNRS, laboratoire de physiologie cellulaire de la synapse (PCS),
université Bordeaux 2.
- Antoine TRILLER (Biologie intégrative) : Directeur de recherche à l’Inserm, directeur de l’Institut de biologie de l’École Normale Supérieure
(IBENS), unité mixte ENS/Inserm/CNRS, Paris.
- Félix REY (Biologie moléculaire et cellulaire, génomique) : Directeur de recherche au CNRS, laboratoire de virologie structurale, Institut Pasteur à Paris.
- Eric WESTHOF (Biologie moléculaire et cellulaire, génomique) : Correspondant (élu en 1999), section de biologie moléculaire et cellulaire, génomique Professeur à l’Université de Strasbourg, directeur de l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire (IBMC) du CNRS, Membre de l’Institut Universitaire de France.
- Clément SANCHEZ (Chimie) : Directeur de recherche au CNRS, Directeur du Laboratoire Chimie de la matière condensée (LCMCP)
unité mixte CNRS / Université Pierre et Marie Curie, Collège de France, Paris.
Sept des nouveaux membres élus représentant les sept sections de l'Académie des sciences sont revenus personnellement sur leurs recherches :
- Edouard BARD ( Sciences de l’univers) : Professeur au Collège de France, chaire « Évolution du climat et de l’océan » Directeur adjoint du Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement (CEREGE), Aix en Provence. Son intervention porte sur l'évolution du climat et de l’océan.
- Jean-Claude WEILL (Biologie intégrative) : Professeur d’immunologie à l’Université Paris-Descartes, Faculté de Médecine Necker-Enfants Malades, unité Inserm783, Membre de l’Institut Universitaire de France. Son intervention porte sur quelques propriétés du système immunitaire.
- Claire VOISIN (Mathématique) : Directeur de recherche au CNRS, Institut de mathématiques de Jussieu, université Paris 7, Paris. Son intervention porte sur les multiples facettes de la géométrie algébrique complexe.
- Philippe SAUTET (Chimie ) : Directeur de recherche au CNRS, laboratoire de chimie, École normale supérieure (ENS) de Lyon. Son intervention porte sur la simulation à l’échelle moléculaire, une clef pour une chimie et une énergie propre.
- Joseph SIFAKIS (Sciences mécaniques et informatiques) : Son intervention porte sur l'évolution de l'informatique - Perspectives et défis.
- Hugues DE THÉ (Biologie humaine et sciences médicales) : Professeur à l’Université Paris Diderot, biologiste de l’hôpital St Louis, directeur de l’UMR Inserm 944/CNRS 7212, Membre de l’Institut Universitaire de France. Son intervention s'intitule Leucémie, vitamine A et arsenic : la guérison par la dégradation.
- Sébastien BALIBAR (Physique) : Directeur de recherche au CNRS, laboratoire de Physique Statistique de l’École Normale Supérieure
de Paris (laboratoire ENS, CNRS, UPMC et Université Paris-Diderot). Son intervention porte sur les systèmes modèles et universalité en physique statistique.
La séance solennelle s'est terminée par les discours de Jean-François Bach et Catherine Bréchignac :
L’erreur scientifique par Jean-François Bach
« Des esprits chagrins pourront se demander pour quelle raison j’ai souhaité traiter ce sujet de l'erreur scientifique aujourd’hui. Me sentirais-je particulièrement concerné ? En fait, le problème n’est pas tant de faire des erreurs que de le réaliser et de mettre en place toutes les rétractations et les réorientations nécessaires. Mieux vaut se tromper quelques fois que de ne pas entreprendre une démarche scientifique originale par peur de commettre une erreur. « Qui n’a jamais commis d’erreurs n’a jamais tenté d’innover » (Albert Einstein). Apparaît déjà la question centrale : à partir de quand une erreur scientifique devient-elle critiquable indépendamment du glissement vers la fraude dont nous serons amenés à reparler ? « Une erreur ne devient une faute que lorsqu’on ne veut pas en démordre » (Ernst Jünger).
L’erreur représente la préoccupation de tous les chercheurs, ce qui les amène à répéter les expériences de nombreuses fois, à chercher des confirmations d’une observation par toutes les voies possibles, et à critiquer leurs travaux autant que ceux de leurs collègues.
L’esprit critique doit confiner à l’esprit de critique. La complication vient du fait que l’erreur peut se présenter sous de multiples formes souvent sournoises. » Lire l’intégralité du discours sur le site de l'Académie des sciences
Pourquoi le mythe « nano» ? par Catherine Bréchignac
« Le mythe est une parole, écrit Roland Barthes dans son ouvrage Mythologie. Tirant son origine du mot grec mûthos, le mot mythe est apparu en français au milieu du XIXe siècle. Il recouvre aujourd’hui un concept complexe dont le sens diffère de celui des anciens. De nombreuses études ont finalement convergé sur le fait que mûthos et logos ne recouvrent pas deux formes opposées de la parole dont le logos serait la raison, mais plutôt deux formes complémentaires qui ont conduit au discours argumenté. La parole de nos jours a été savamment engendrée par mûthos et logos, pour construire une pensée au travers d’un langage . » Lire l’intégralité du discours sur le site de l'Académie des sciences
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