Les « migrations » des hommes préhistoriques
Comment et pourquoi les hommes fossiles sont-ils passés d’un continent à un autre ? À partir de quand parle-t-on d’hominidé et non plus de primate ? Réponses en compagnie d’Henry de Lumley, correspondant de l’Académie des inscriptions et belles lettres et de l’Académie des sciences. Ce préhistorien mondialement reconnu nous livre un exposé passionnant.
Les hominidés se répartissent en deux genres : le genre Australopithecus (étymologiquement "singes du Sud") et le genre Homo.
Les australopithèques "anciens" sont vieux de plus de 3 millions d’années (comme Lucy) ; les australopithèques graciles qui ont vécu entre 3 et 1,2 million d’années (plus grands que leurs prédécesseurs et au cerveau de 500 cm3). Ils ont vécu aux côtés des autres australopithèques et des premiers hommes ; enfin, les australopithèques robustes (Australopithecus robustus) qui se sont développés etre 2,5 et 1 million d’années.
Le genre Homo est un primate bipède capable d’exprimer une pensée (et notamment fabriquer des outils). Parmi eux, Homo habilis, Homo erectus, Homo sapiens neanderthalensis et Homo sapiens sapiens.
Le dernier hominidé découvert s'appelle Toumaï. Son crâne a été trouvé en 2001 au Tchad. Il a conduit à une définition d’une nouvelle espèce : Sahelanthropus tchadensis
Puis, les australopithèques firent leur apparition : les plus connus sont Lucy, ossements découverts en 1974 par Yves Coppens, et Abel (mâchoir découverte en 1995).
Il faut attendre les premiers homo erectus pour voir les hommidés se déplacer. Il ne s'agit pas à proprement parler de "migrations", mais plutôt de se détacher des groupes existants, pour assurer leur subistance. On estime en moyenne qu'entre deux générations, 60 kilomètres les séparent d'un point A à un point B.
Au fur et à mesure des millénaires, les hominidés sont passés d'un continent à un autre !
L'ère quaternaire, ou se succède plusieurs vagues de grand froid, favorise les déplacements, en ce sens que le niveau de la mer est en moyenne 120 mètres en dessous du niveau actuel. Les îles britanniques sont liées à l'Europe ; le Japon est lié à l'Asie et l'Amérique du nord est lié au nord-est de l'Asie.
Homo erectus se déplace tout d'abord de l'Afrique de l'Est à l'Asie, pour arriver jusqau'aux portes de l'Europe.
Puis c'est au tour de l'homme de Neandertal de prendre le relais. Il peuple toute l'Europe, avant de s'éteindre mystérieusement (la forte mortalité infantile reste à ce jour encore inexpliquée).
L'homme moderne, appelé homo sapiens ou encore homme de Cro-magnon peuplera tous les continents. Notre séquence ADN est la même que celle de l'homme moderne, preuve que nous sommes tous "africains".
Il prouve par la même occasion qu'il n'existe pas à proprement parler de race humaine. Notre couleur de peau, notre morphologie n'est que le fait d'une adaptation de l'homme à son environnement.
Ecoutez sans plus tarder cette épopée millénaire en compagnie d'Henry de Lumley. Entre deux avions, Le professeur nous a éclairé de son savoir.
Henry de Lumley est professeur émérite au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, Directeur de l'Institut de paléontologie humaine, membre de l’académie des inscriptions et belles lettres et correspondant de l’Académie des sciences
En savoir plus sur :
- Henry de Lumley, correspondant de l'Académie des inscriptions et belles lettres->http://www.aibl.fr/membres/liste-des-correspondants-francais/article/lumley-henry-de?lang=fr], [correspondant de l'Académie des sciences
- L'Institut de paléontologie humaine (IPH) fondation Albert Ier de Monaco
- Le Muséum d'histoire naturelle à Paris
Restez dans le domaine de la préhistoire en écoutant le parcours d'Yves Coppens ainsi que celui de Philippe Taquet !