Billet d’Asie : Scènes de rue à Singapour
A Singapour, la vie quotidienne s’occidentalise et s’adapte aux modes européennes ou américaines... Le pain et la pomme de terre remplacent le riz, les cheveux se colorient, bref la mode bat son plein ! Dépaysement garanti grâce à Françoise Thibaut, correspondant de l’Institut, et son nouveau billet en provenance de Singapour.
Ah ! L’Asie change. Les chinois mangent du pain : la baguette française et le Panini ont un succès fou. Dans les grandes villes il y a des boulangeries partout ; elles s’appellent Simple bread ou bread talk.
A Singapour, face au City Hall, une boulangerie française répand des effluves de pain frais, à tomber à la renverse ; personne ne résiste. Elle a mis son fournil en vitrine. Les premiers jours il y avait un attroupement. Maintenant les heures de fournées sont affichées et on fait la queue sagement pour le bâtard et la ficelle...
On boit de plus en plus de café ; quelques fois plus que de thé. C’est le cas partout dans les centres d’affaires, et il y a pléthore de Café Club, Coffee Bean, Dôme, etc...
Et puis, il y a l’irruption de la pomme de terre, de nouveaux Parmentier font découvrir la divine tubercule. Elle colonise les assiettes au détriment du riz. Souvent australienne, variée et changeante, elle est jugée délicieuse. Vive la frite et la pure !
Gare aux nouveaux obèses car les citadins, la plupart minces comme des vélos, tendent à délaisser, par contagion de mode, le bol traditionnel. On protége le grain divin, par un slogan prometteur rice is life (le riz c’est la vie) dans des campagnes de presse et la télévision.
Beaucoup de jeunes asiatiques des grandes villes en ont assez d’être bruns aux yeux noirs. Il y a quelques années il y a eu une grande vogue de cheveux roses, bleus, verts, jaunes. Mais ça n’a pas duré ; sans doute à cause de calvities précoces.
En Australie aussi, il y a eu cette mode c’était très drôle! Depuis quelques temps, comme le blond Jean Harlow ne tient pas, et devient d’un vert malade sous ces climats, c’est la coloration au henné qui tient la vedette : on croise ainsi des rouquins, avec des coupes plutôt hirsutes grâce à l’usage d’un gel cartonneux. On se croirait à la sortie d'une prison irlandaise. Mais les écoles ne tolèrent pas ces fantaisies. C’est le renvoi immédiat. Et puis, pour la couleur de l’œil, certains portent des lentilles de couleur vive : parfois sur le trottoir ou dans un restaurant on croise un regard bleu lagon, vert émeraude, orange fluorescent renversant.
Tant qu’ils ne se font pas les yeux jaunes de Staline, on peut en rire!
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