Sur Paris, Paul Scarron et Jardins, Francis Carco

Robert WERNER
Avec Robert WERNER
Correspondant

Sur Paris

Un amas confus de maisons
Des crottes dans toutes les rues
Ponts, églises, palais, prisons
Boutiques bien ou mal pourvues

Force gens noirs, blancs, roux, grisons
Des prudes, des filles perdues,
Des meurtres et des trahisons
Des gens de plume aux mains crochues

Maint poudré qui n'a pas d'argent
Maint filou qui craint le sergent
Maint fanfaron qui toujours tremble,

Pages, laquais, voleurs de nuit,
Carrosses, chevaux et grand bruit
Voilà Paris que vous en semble ?

Paul Scarron

 

Jardins

Il a plu. Le jardin, dans l’ombre, se recueille.
Les chrysanthèmes vont mourir sans qu’on les cueille.
Dans les sentiers mouillés, effeuillaisons de fleurs
Trop pâles ; sur le sable, où pas un bruit ne bouge,
Évanouissement des grands dahlias rouges.
Murmure indéfini de toutes ces douleurs
De choses écoutant agoniser les fleurs.
Et de blancs pigeonniers veillent le crépuscule…
Mon enfance, de moi, comme tu te recules,
Parmi ce soir qui tombe et ce jardin qui meurt !
Tu pars et tu ne reviendras jamais, peut-être ;
Ton souvenir, déjà, n’est plus qu’une rumeur
Dans un halo et qui, bientôt, va disparaître.
Et je reste à rêver, tout seul, à la fenêtre…

Francis Carco
 

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