Pas de gestion de la nature sans l’homme : l’éthique du Musée de la chasse et de la nature
Conservateur du Musée de la chasse et de la nature, Claude d’Anthenaise a contribué à la rénovation de l’hôtel de Mongelas à Paris où ce musée est désormais installé. Il a su également faire d’un des plus beaux hôtels particuliers du Marais un lieu incontournable pour la célébration de la chasse par les arts, et amener ses visiteurs à repenser le rôle de l’homme face à la nature, au moyen d’une politique d’expositions temporaires originale. Il s’entretient ici avec David Gaillardon dans le cadre du partenariat passé avec l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), à l’occasion des 40 ans de cet établissement public.
Quelques mots d'histoire tout d'abord : Industriel passionné de chasse, François Sommer est à l’origine du Musée de la chasse et de la nature, fondé au moyen d’une fondation, avec l’aide de son épouse Jacqueline. Le musée créé en 1964 est alors installé dans l’hôtel Guénégaud, rue des Archives, à Paris. Le couple est à l’époque aidé de Christian de Longevialle. Au fil des années, devenu trop petit, le musée a besoin de s’agrandir et sa muséographie doit être repensée. C’est alors (en 1998) qu’intervient Claude d’ Anthenaise, l’actuel conservateur, qui a supervisé la restauration de l’hôtel mitoyen (Hôtel de Mongelas), là où se trouve désormais la majeure partie des collections du Musée.
Après avoir repensé la disposition générale des lieux, il restait à s’interroger sur le sens à donner aux œuvres et aux objets exposés. D’une présentation encyclopédique, Claude d’ Anthenaise a su faire un véritable cabinet de curiosités et d’un lieu un peu désuet, un espace où la chasse et l’art contemporain s’entremêlent : « à force d’être désuet, on finit par être à la mode » résume l’intéressé.
Rénovation sur la forme, mais également rénovation sur le fond : « On ne s’est pas contentés de changer les tentures » souligne Claude d’ Anthenaise, qui insiste sur le fait que les changements ont été menés dans le respect des clauses du testament de François Sommer : défendre l’animal sauvage et une certaine éthique de la chasse.
Aborder la chasse dans le contexte urbain du Paris du début du XXIe siècle était une gageure : la plupart des visiteurs sont des urbains qui sont éloignés de la nature et qui peuvent, parfois, en avoir une vision assez idéalisée. Le rapport à la mort dans notre société, l’exercice de la violence ont évolué et contribué à donner de la chasse une vision déformée, faisant oublier qu’une nature sans intervention de la main de l’homme est totalement utopique…
« Plutôt que de présenter les techniques de chasse, j’ai voulu montrer l’évolution du rapport de l’homme à l’animal et ce qui autorise ou interdit qu’on chasse ; en résumé : « pourquoi » l’on chasse plutôt que « comment » l’on chasse…» précise le conservateur.
L’idée qui préside à l’agencement du musée, c’est bien que la nature ne peut se concevoir sans l’homme.
- Cette émission est coproduite par Canal Académie et l'ONCFS à l’occasion du quarantième anniversaire de l’Etablissement public.
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- Visitez le site de l'ONCFS
- Site du gouvernement consacré à l'ours
- Écoutez le premier CD enregistré par les sonneurs de l’ONCFS :
Particularité culturelle française indiscutable, la trompe de chasse bénéficie d’une image prestigieuse qui dépasse les seules frontières cynégétiques et rayonne à travers l’ensemble du patrimoine national.
En 1985, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) créait sa propre formation de sonneurs, rejoignant ainsi la Garde Républicaine et l’Office National des Forêts, seules institutions à posséder une formation de sonneurs.Constitué d’agents de l’établissement en poste dans les services déconcentrés, le groupe des Sonneurs de l’ONCFS est régulièrement associé aux cérémonies du monde cynégétique comme aux événements qui rythment la vie de l’établissement public. A l’occasion du quarantième anniversaire de l’ONCFS, Jean-Pierre Poly, Directeur général, a proposé aux sonneurs de réaliser leur premier enregistrement. Le résultat, un répertoire musical riche et varié, composé de quarante-quatre fanfares, intitulé : Les échos de la chasse et de la faune sauvage. Pièces traditionnelles et inédites se succèdent tout au long de ce disque, qu’il s’agisse d’airs de chasse ou de fantaisie. Un bel hommage rendu à la trompe de vénerie par des sonneurs passionnés, destiné aux connaisseurs comme aux amateurs.
« Les échos de la chasse et de la faune sauvage »
CD de 44 fanfares (15 € + 2,50 € de port).
Commandez en ligne sur www.oncfs.gouv.fr
Visiter le Musée de la chasse et de la nature :
60, rue des Archives,
75003 Paris
Tél : 01 53 01 92 40
www.chassenature.org
www.oncfs.gouv.fr
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