L’Opéra de Pékin : l’architecture des arts du spectacle
L’Opéra de Pékin est une architecture au service des arts du spectacle, du public, et de la ville. De l’idée au dessin, du dessin à la mise en oeuvre, Paul Andreu s’exprime dans cette émission, un mois après l’inauguration, sur les allers et retours multiples, parfois inattendus, toujours féconds, entre projet et réalisation, construction et devenir :
témoignage sur une architecture en résonance.
L'architecte Paul Andreu a été élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1996, au fauteuil d'Henry Bernard. Parmi ses principales réalisations figurent les aéroports de Roissy et sa gare TGV-RER, les aéroports d'Abu Dhabi, de Jakarta, du Caire, de Dar-Es-Salam, de Bruneï, de Kansaï dans la baie d'Osaka, de Nice, de Bordeaux, de Pointe-à-Pitre, la Grande Arche de la Défense sur des dessins d'Otto von Spreckelsen, ainsi que le terminal français du tunnel sous la Manche.
Il définit ainsi son approche de l'architecture : «Ce que je cherche dans tout projet, c'est sa cohérence interne et son intelligibilité, mais en même temps sa relation avec l'extérieur. Une autre idée motrice dans mon travail est celle que tout ouvrage vivant sort incomplet des mains de l'architecte et qu'il faut les confier aux éléments, à la lumière, au vent, à l'eau pour qu'il s'achève.»
Ces dernières années, Paul Andreu a travaillé à la construction de salles de spectacle en Asie. Son dernier ouvrage, le Grand Théâtre National de Chine à Pékin a été inauguré le 22 décembre 2007. Cette aventure architecturale a mobilisé son équipe pendant près de 10 ans. Au final, ce bâtiment culturel implanté sur un site exceptionnel, s'offre à la ville comme une grande coque de verre et de titane, aux courbes adoucies, posée sur un immense plan d'eau. On y accède par un passage souterrain. De nuit, les lumières de cette immense verrière dévoilent son intérieur, son animation, à la vue des habitants. Il abrite trois salles : une salle d'opéra, une salle de concert et un théâtre, trois espaces aux fonctions différentes .
Paul Andreu raconte dans cette émission comment il est passé du projet à sa concrétisation. Il revient sur le cahier des charges du concours international de cet opéra, voulu par les autorités chinoises. Pensant que son projet ne serait pas retenu, il s'est autorisé audace et liberté dans la forme du bâtiment. Les dimensions de ce terrain, vide et exigu au départ, furent élargies au fur et à mesure du concours, pour être cachées au regard, de la place de Tiananmen. Fort de cette contrainte, imposée dans un second temps, il s'est permis cette forme ovoïde si différente dans l'univers urbain de Pékin et emporta l'accord du jury de ce concours international. L'acoustique, le confort, la décoration, la gestion de l'espace, les problèmes de circulation, de distance et de logistique, rien n'échappe à l'œil de l'architecte qui a voulu un bâtiment résolument nouveau qui ne soit pas dans l'imitation, adapté aux spectacles les plus contemporains.
Pour en savoir plus
- Sur Paul Andreu, membre de l'Académie des beaux-arts
- Sur l'Agence d'architecte de Paul Andreu
- Paul Andreu, L'Opéra de Pékin : Le roman d'un chantier , Éditions du Chêne, octobre 2007
Sur Canal Académie, retrouvez Paul Andreu dans d'autres émissions :
-L’Opéra de Pékin : l’architecture des arts du spectacle
-La maison, un roman de Paul Andreu